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Le cœur à rire et à pleurer, contes vrais de mon enfance de Maryse CONDE

Par Lecturissime

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Des contes qui éclairent l’œuvre de Maryse Condé ainsi que sa personnalité. 

L’auteur :

Maryse CONDE est une écrivaine guadeloupéenne. Elle est enseignante et journaliste. Son roman le plus connu est Ségou. Elle a obtenu de nombreux prix pour ses romans qui souvent traitent des thèmes liés à l’Afrique, et à la question de l’identité noire.

L’histoire :

Maryse Condé nous livre ici quelques scènes marquantes de son enfance en Guadeloupe dans les années 50. C’est une enfant rebelle qui se dessine, une enfant qui essaie de comprendre le monde qui l’entoure mais ne possède pas encore toutes les clés.

Aussi, elle cherche souvent des réponses auprès de son frère Sandrino qui lui délivre un jour cette phrase énigmatique « Papa et Maman sont une paire d’aliénés ». Ces parents sont en effet bien plus empreints de culture occidentale que antillaise, et c’est cette culture uniquement qui est inculquée aux enfants si bien que quelques années plus tard, quand un professeur demande à Maryse un exposé sur un écrivain de son pays, elle doit encore une fois se tourner vers Sandrino pour découvrir l’écrivain en question.

Ce que j’ai aimé :

-   La question raciale qui est au cœur de ces contes : l’enfant Maryse à peine consciente de sa couleur de peau, semble perdue face à ces subtilités d’adulte. Mille petits détails lui feront comprendre son erreur. Cette éclosion de sa lucidité est décrite par touches subtiles et évocatrices.

-   Le deuxième aspect principal de ces contes concerne la famille de Maryse, et surtout ses rapports passionnels avec cette mère qu’elle aime tant, mais qui ne sait être à la hauteur de l’affection que son enfant lui porte. Cette mère qui aime répéter que Maryse n’est bonne à rien mais dont Maryse veut garder un souvenir heureux, comme celui de cette nuit qui les aura réuni pour quelques instants :

« Je glissai la main entre ses seins qui avaient allaité huit enfants, à présent inutiles, flétris, et je passai toute la nuit, elle agrippée à moi, moi roulée en boule contre son flanc, dans son odeur d’âge et d’arnica, dans sa chaleur. C’est cette étreinte-là dont je veux garde le souvenir. »

-   Enfin Maryse évoque brièvement son rapport à l’écriture, son amour pour l’imaginaire, ses « rêveries éveillées » qui l’amèneront vers le roman.

Ce que j’ai moins aimé :

-   Certains chapitres m’ont moins plu que d’autres, mais l’ensemble sauve les détails…

Premières phrases :

« Si quelqu’un avait demandé à mes parents leur opinion sur la Deuxième Guerre mondiale, ils auraient répondu sans hésiter que c’était la période la plus sombre qu’ils aient jamais connue. Non pas à cause de la France coupée en deux, des camps de Drancy ou d’Auschwitz, de l’extermination de six millions de Juifs, ni de tous ces crimes contre l’humanité qui n’ont pas fini d’être payés, mais parce que pendant sept interminables années, ils avaient été privés de ce qui comptait le plus pour eux : leurs voyages en France. »

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POCHE : Le cœur à rire et à pleurer, Maryse CONDE, Pocket, juin 2002, 154 p.


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