Magazine Culture

Mark Ronson affiche les tendances 2010/2011

Publié le 27 septembre 2010 par Www.streetblogger.fr

Mark Ronson affiche les tendances 2010/2011

Il ne l'a pas volé son succès, Mark Ronson. Pour votre gouverne, son second album Versionsorti en 2007 (lire la chronique) est triple platine dans son pays, l'Angleterre. DJ, producteur et musicien visionnaire, Mark gère sa carrière depuis son label AllIDo Records, et dirige celles de ses artistes Daniel Merriweather, Rhymefest ou le rookie Wale.

Puisqu'il est l'un des auteurs du succès mondial d'Amy Winehouse, on peut dire de lui (et quelques autres comme Raphael Saadiq) qu'il est à l'origine de la mode néorétro dans la Soul. Aperçu alors comme une personne qui lance les tendances de demain, la prochaine collection de Mark Ronson était attendue dans la monde de la musique, professionnels comme particuliers, nous, auditeurs. Il arrive accompagné de Business Intl pour un opus brit-pop débridé qui revisite la synthépop et compte sur de nombreuses collaborations transatlantiques, sobrement nommé Record Collection.

Quand même, il a fait fort Mark. En observant le tracklisting on reste complètement ahuri devant la liste de featurings. Tous sont hallucinants, mais peut-être un plus que les autres attire notre attention : Boy George. Le Boy George, l'icône gay des années 80 et auteur de « Do You Really Want To Hurt Me », qui apparaît sur « Somebody to love me ». Bizarrement je me place directement la piste en question sans aucune crainte et avec énormément de curiosité, et me surprend moi-même à apprécier cette chanson, dont la mélodie de synthé reflète cette nostalgie de la pop britannique de notre enfance. La folie ne s'arrête pas là quand on voit Pill, la nouvelle sensation d'Atlanta, au milieu du London Gay Men's Choir sur « Introducing the Business ». Il ne faut pas s'arrêter aux noms ou préjugés, chaque détail dans ce qu'expose le producteur londonien est cousu et calculé.

Mark Ronson & The Business Intl - The Bike Song

En tant qu'amoureux de Soul music, l'intervention de D'Angelo était cruciale. De nouveau Mark Ronson nous a clairement mené sur une fausse piste. Alors qu'on imaginait le prince de la Nusoul sur le retour travailler ses vocalises sur un instrumental du même type que sur Back to Black d'Amy, « Glass Mountain Trust » déconcerte au plus haut point. Absolument rien à voir avec ce registre, la voix unique de D'Angelo se pose sur un titre purement pop synthétique, avec une interprétation hors du commun. Une sacrée surprise, qui ne sera pas forcément du goût des amoureuses de D (mais qui l'aimeront malgré tout s'il retrouve vite ses tablettes de choco). Le Hip-Hop a aussi toujours eu une part importante dans la vie de Mark Ronson, les scratches ont même leur place sur quelques pistes (« Circuit Breaker »). On sent que Q-Tip prend plaisir à poser son flow acrobatique sur le requinquant « Bang Bang Bang », qui entame l'écoute de Record Collection dans l'ordre chronologique. Il est suivi de Ghostface Killah (« Lose It In The End ») et Spank Rock sur single « The Bike Song », et des locaux comme Wiley et Theophilius London. Bien plus que des exercices de style, ces chansons (parfois aussi risquées que celles de Plastic Beach des Gorillaz) sont autant de collisions culturelles rassemblées autour d'une pop music royale. « Record Collection » représente justement cette confrontation entre différentes musiques.

Jusqu'à « Last Night The Night », Mark Ronson réussit haut la main là où d'autres de ses congénères ont lamentablement échoué, regardez Timbaland. Alors que le géant américain s'est englué dans de la pop bubble-gum remâchée et sans goût (lire la chronique du dégoutant Shock Value 2), tel un créateur de mode Ronson a su habilement composer avec un plateau varié, parfois entre des artistes totalement opposés, et les assembler autour d'un habillage sonore qui rénove la pop anglaise de fond en comble sans en briser les codes et la poursuit par extension. La haute couture de la pop, c'est Mark Ronson.


Retour à La Une de Logo Paperblog