On a connu Ben Affleck acteur, puis Ben Affleck réalisateur (Gone, Baby, Gone en 2007). On aura ici droit à Ben Affleck réalisateur et acteur, plongé en plein Boston pour une histoire de braqueurs durs à cuire, entre vols et rédemption.
Une histoire pas si innovante donc, coincée dans un registre forcément déjà vu, mais dont on attend d’un jeune réalisateur une confirmation. La confirmation qu’Affleck n’a pas forcément fait de très bons choix en tant que comédien, mais prend le temps de se (re)construire une carrière derrière la caméra. The Town est donc un deuxième film qui incarne un nouveau pas vers un cinéma dont pourrait être fier l’acteur-réalisateur. A la fois devant et derrière la caméra, il se donne le beau rôle dans cette histoire de braqueurs professionnels (et vraiment efficaces) des quartiers chauds de Boston. Mais la rencontre avec une victime attrayante (Rebecca Hall) amène le meneur du groupe (Affleck) à reconsidérer sa motivation, et à vouloir quitter le métier.. Ce qui n’est pas du goût de tout le monde, que ce soit son ex-copine, ou les agents du FBI (John Hamm en tête, loin des bureaux de Mad Men) qui les traquent…
The Town ne révolutionnera pas le genre, n’étant pas spécialement novateur sur la forme et le fond. Mais le tout est assez bien emballé pour suffir à un visionnage de soirée, et les amateurs de bon polar. Affleck se démène assez pour tenir le film, et c’est là bien assez pour nous contenter. A défaut d’être extrêmement original, il soigne chaque détail (les costumes des braqueurs sont assez atroces, on s’en rappelera) pour mener son récit jusqu’au terme. On trouvera cependant difficile les dernières minutes, coincées dans une fin un peu trop honnête pour être réellement marquante. Le cinéaste ne veut vraisemblablement pas s’embarquer dans un registre trop sombre, et bien que l’ensemble du film soit assez musclé, il n’y a rien qui ne sortira du domaine « grand public ». Bref, si Affleck voit se dessiner une nouvelle carrière loin de ses échecs en tant qu’acteur, son retour en grâce semble des plus maîtrisés. On aurait aimé plus de risques, mais en attendant on nous sert l’éternelle histoire de la pègre américaine de bas quartiers, et voilà un film qui ne démérite pas dans son genre, sans exceller pour autant. On attend le prochain pour savoir si le réalisateur saura marquer plus le coup que l’acteur.