AU LOIN LA VILLE
Il y avait du soleil dans tes cheveux,
Et du rire dans tes yeux,
Du silence aussi.
Il y avait des feuilles qui craquaient
Comme des pas sur un parquet
De bonnes planches.
Au loin la ville bourdonne,
Le brouillard l'environne.
Il y avait des cris de corbeaux
Comme des chants les plus beaux,
De la nature.
Au milieu de milliers d'oiseaux,
À choisir le chant le plus beau,
On est parjure.
Au loin la ville s'estompe;
L'automne défile en grande pompe.
En suivant le chemin des champs,
On n'arrête pas le printemps,
On se le donne.
Et c'est la joie de la jeunesse,
À tout age cette ivresse
Qui pardonne.
La ville s'étire au loin
Dans sa grisaille chagrin.
En suivant le chemin des champs,
Il y aurait des matins blancs
De givre perle.
Et de la terre sous les bottes,
Aux lèvres un air que l'on sifflote
Comme des merles
Et la ville serait village
À la halte du voyage.
Années 1970