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Punk mécanique

Publié le 27 septembre 2010 par Georgesdimitrov

Punk mécaniquePetit flashback aujourd’hui vers la scène alternative allemande du tournant des années 1980, où la fameuse Neue Deutsche Welle était encore en formation, écartelée entre ses composantes punk (et post-punk) et ses prototypes de pop électronique. Au milieu du joyeux bordel musical qui régnait alors à Berlin-ouest se profile une figure marquante, celle de Alexander Hacke : anarchiste à tout faire, musicien iconoclaste, il passe à la postérité avec son groupe mythique industriel/expérimental Einstürzende Neubauten. Loin de se restreindre à cette seule formation, le très prolifique artiste n’a jamais cessé son implication dans des projets extrêmement variés, allant du documentaire d’art au cabaret futuriste en collaboration avec les Tiger Lillies. Remontons toutefois maintenant à ses racines punk, alors qu’il était guitariste, dès 1979, du groupe Mekanïk Destruktïw Kommandöh.

Ce projet, nommé d’après l’album de 1973 du groupe progressif français Magma, s’est surtout distingué par ses performances scéniques dont on peut imaginer le caractère enflammé. Le quatuor nous laisse néanmoins en héritage quelques enregistrements éparpillés, de qualité variable. Distribué sur cassette en 1979, leur premier (et unique) album – Der Weg Zum Frieden (Le Chemin vers la paix) – nous propose une musique punk authentique, assez expérimentale et bruyante. Très difficile à se procurer, le disque vient heureusement de faire l’objet d’un réédition en vinyle cette année par l’étiquette punk allemande Rotten Totten : tirage limité à 200 copies, pour collectionneurs avertis.

Le passage aux années 1980 voit cependant la formation prendre une tangente plus accessible – et à notre avis plus attrayante. Les quatre pistes qui composent leur court EP Berlin (1982) – EP qui a d’ailleurs aussi été édité sous le titre Der Tag Schlägt Zu (La Journée de grève) – nous font en effet songer au punk entraînant de Bérurier Noir. Bien mieux produite et réalisée, la musique rythmée et dansante est portée par les mélodies folklorico-balkanesques du saxophone, accessoire indispensable semble-t-il au temps et au lieu. Les textes sont provocateurs et engagés comme il se doit (“Die babies von heute sind die soldaten von morgen” – Les bébés d’aujourd’hui sont les soldats de demain) et on n’oublie pas un clin d’œil artistique au peintre constructiviste Lissistzky par une pochette reprenant le célèbre tableau Battez les Blancs avec le triangle rouge.


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