La semaine dernière, je suis allée voir un spectacle de danse au Théâtre de la Ville : un « ballet » du jeune chorégraphe Hofesh Schechter intitulé Political Mother. Il m’a fallu du temps pour savoir ce que j’en avais pensé, mais je crois que je n’ai pas aimé. L’idée globale est pourtant hyper intéressante : Political Mother propose un travail soufflant sur le corps, la distance, l’identité, le rapport à l’autre et bien sûr, le rapport à la politique.
Chorégraphe d’origine israélienne et londonien d’adoption, Hofesh Schechter a la particularité de composer les bandes sons de ses spectacles. A propos de Political Mother, il explique qu’il a demandé à ses danseurs d’écouter sa première maquette pendant 4 à 5 heures par jour pour s’en inspirer. Et je vous assure que ça relève de l’exploit physique tant le son est fort, continu et strident pour dénoncer l’aliénation causée par la dictature. Convaincante mais épuisante, son approche est un bon moyen pour nous rappeler que la danse, ce n’est pas que le mouvement, c’est aussi la musique. Et le résultat est là : les danseurs font littéralement corps avec le son, c’est très impressionnant.
Malgré ça, je n’ai pas aimé l’essence même du spectacle : la dénonciation d’un système politique dictatorial mis en scène par une sorte de non-chorégraphie. Les danseurs ne « dansent » pas au sens classique du terme, ils ne font qu’exécuter des mouvements désarticulés comme s’ils souffraient du syndrôme de Gilles de la Tourette. Encore une fois, ils excellent dans le genre. Mon point n’est pas un manque de qualité. Je n’avais juste pas envie de me retrouver devant une espèce de dénonciation politique au croisement de 1984, de Vol au-dessus d’un nid de coucou et de Gattaca.
Cette vidéo vous donnera à voir un bon aperçu de l’ambiance du spectacle:
Political Mother a décontenancé. Une moitié de la salle était un peu éberluée (dont moi), une autre était debout à s’époumoner en « Bravos! » plus forts les uns que les autres et à se gargariser devant un tel génie.
A l’affiche jusqu’au 25/09 au Théâtre de la Ville, le spectacle sera présenté en région. Pour ceux qui veulent s’y frotter, rendez-vous :
- du 19-24 octobre, au festival Automne en Normandie
- le 26 et 27 novembre, à Nantes, au Grand T
- le 1er et 2 décembre à l’Opéra de Lille