Les assurés sociaux pénalisés en milieu rural

Publié le 26 septembre 2010 par Letombe
Entre le discours et les actes, il y a parfois plus qu’un pas. Les assurés sociaux qui résident en milieu rural vont malheureusement s’en rendre compte rapidement si l’on en juge les mesures de réduction du gouvernement en matière d’assurance-maladie.
En effet, le gouvernement envisage notamment en 2011, de réduire de 40 millions d’€ les remboursements des maladies chroniques. (Journal Les Echos du 16 septembre)


Derrière cet intitulé, se cache la réduction des frais de transport des patients atteints d’affections de longue durée.
Ainsi, tous les patients ne disposant pas d’un véhicule, et je pense aux personnes âgées notamment, ou domiciliés trop loin d’un établissement médical traitant leur pathologie et bénéficiant d’un transport, devront payer davantage pour se soigner.
Où se trouve l’égalité territoriale dans la qualité de soins à travers de telles mesures avancées par le Gouvernement et soutenues par la majorité présidentielle ? J’entends certains prôner quotidiennement un rééquilibrage entre la ville et la campagne, se targuant d’être les ardents défenseurs de la ruralité.
Comment pourront-ils alors justifier qu’un patient résidant dans le nord de la Côte-d’Or soit davantage pénalisé financièrement pour simplement bénéficier de soins à Chatillon/Seine, Montbard, Dijon… ?
Une fois de plus, et comme je l’avais évoqué lors de l'examen de la loi "Hôpital, patients, santé, territoires", les objectifs économiques prennent le pas sur les enjeux de santé publique, d’égalité d’accès aux soins, instaurant un système à deux vitesses pour les assurés sociaux.
Une fois de plus, les discours prononcés masquent un double langage, défaisant à Paris au Parlement, ce qu’ils préconisent dans les territoires.
Le système de santé voulu et mis en œuvre progressivement par le gouvernement est un système, où l’on porte atteinte au service public hospitalier pour basculer de plus en plus vers le remboursement des dépenses de santé par les assurances et/ou les mutuelles.
Pour quelles conséquences ? Les patients vont de plus en plus devoir payer. Une fracture de plus en plus importante se dessine alors entre ceux qui auront les moyens d’être en bonne santé et ceux qui ne les auront pas, entre ceux qui sont dans des territoires où l’on peut être malade et ceux qui sont dans les territoires plus éloignés qui en feront les frais.
Parler de la fin de la Sécurité sociale ou répondre à ses maux par de mauvaises solutions porterait atteinte au pacte républicain.
La Sécurité sociale doit rester l'un des piliers majeurs de notre solidarité nationale.

François Rebsamen