"They're coming to get you, Barbara..."
Il s'agit d'un film d'épouvante américain qui est sorti en France le 21 janvier 1970 (le film est sorti aux Etats-Unis le 1er octobre 1968) et dont la durée est de 1 heure 36.
"La nuit des morts-vivants" est un film écrit et réalisé par George A. Romero.
Le film à été produit par Karl Hardman et Russel Streiner.
Le scénario à aussi été co-écrit par John A. Russo.
La musique à été composée par Scott Vladimir Licina.
Film interdit aux moins de 16 ans lors de sa sortie en salles.
"La Nuit des morts-vivants", pour la résonance de sa critique sociale et raciale, fut avant tout considéré comme un film plus volontiers politique que d'épouvante. Le film fut suivi de deux suites, toujours réalisées par Romero : "Zombie" (1978) et "Le Jour des morts-vivants" (1985).
George A. Romero et ses amis d'université ont toujours eu le désir de réaliser un long-métrage. Malheureusement, les démarches auprès des financiers se sont révélées catastrophiques. C'est ainsi qu'ils décident de fonder ensemble leur propre société de production : Image Ten, en la finançant par leurs propres moyens. Chaque actionnaire s'engage à rapporter 600 dollars à la société. Le capital obtenu sera alors quintuplé en étant vendu cher à des tiers.
Si George A. Romero est aujourd'hui passé maître du cinéma d'horreur, il n'était pas spécialement amateur du genre lorsqu'il a commencé à tourner "La Nuit des Morts-Vivants". Si le réalisateur et ses amis ont décidé de se tourner vers le genre pour leur premier long-métrage, c'est avant tout pour espérer rentabiliser les capitaux investis. En effet, à une époque où la télévision avait fait chuter les taux de fréquentation des salles de cinéma, il fallait surtout s'assurer que le film allait être lucratif tout en restant une œuvre de qualité comme le confirme l'un des producteurs du film Russel Streiner : "Sans doute, nous aurions préféré réaliser un grand film dramatique. Mais une fois que nous avons opté pour un film d'horreur, nous nous sommes efforcés de le rendre le plus réaliste possible avec le budget dont nous disposions.". Le succès du film a par la suite lancé la carrière de George A. Romero qui persiste jusqu'à aujourd'hui dans l'horreur.
Lorsque George A. Romero écrit le scénario de "La Nuit des morts-vivants", le réalisateur dit s'être inspiré de "Je suis une légende", le célèbre roman de Richard Matheson. Le livre raconte l'histoire de l'unique survivant sur Terre d'une terrible pandémie transformant les humains en vampires.
La plupart des personnages sont interprétés par des amateurs, de simples habitants de Pittsburgh, amis ou clients de la maison de production. Russell Streiner et Karl Hardman, les producteurs eux-mêmes, jouent respectivement Johnny et Harry dans le film. La séquence du cimetière fut tournée sur deux jours. La voiture conduite par Barbara et Johnny appartenait à la mère de Russel Streiner, mais elle eut un accident le soir du 1er jour. Romero changea alors le script afin que la voiture s'écrase contre un arbre.
Le film d'horreur à petit budget est un genre de produit typiquement américain qui n'obtient que très rarement une grande audience. "La Nuit des morts-vivants" est une exception : la pauvreté relative de son budget contribua à renforcer la force percutante de son sujet et le réalisme de la photographie. En effet, l'action se déroule dans un décor unique, le son est pris sur le vif, le cadrage serré, la caméra portée à l'épaule.
Tom Savini devait s'occuper des maquillages du film mais il fut appelé sous les drapeaux pour être photographe de guerre au vietnam, et remplacé par Karl Hardman, l'un des producteurs. En 1990, Tom Savini réalisera le remake en couleurs de "La nuit des morts vivants", avec une fin plus optimiste. George Romero travailla sur le remake en tant que producteur exécutif.
Tourné pour la budget dérisoire de 114 000 dollars, "La Nuit des morts-vivants" rapporte plus de 5 millions de dollars. Le film demeure alors l'un des films indépendants les plus rentables jamais produit.
"La Nuit des morts-vivants" a obtenu un tel succès public et critique qu'il a été présenté le 16 juin 1970 au Moma (Museum of Modern Art) de New York.
Le film a été tourné à la fin des années 60 lorsque la guerre du Vietnam prend de l'ampleur sur le terrain mais également dans le monde des médias. "La Nuit des morts-vivants" s'est imprégné de ce contexte politique et se définit ainsi plus volontiers comme une œuvre sociale qu'un film d'horreur à part entière.
"La nuit des morts-vivants" est le titre français du film "The Night of the Living Dead" dans sa version originale. Voici différents titres que ce film peut avoir en fonction du pays dans lequel on le regarde :
- A Noite dos Mortos-Vivos (Brésil / Portugal),
- La noche de los muertos vivientes (Mexique / Espagne),
- Die Nacht der lebenden Toten (Allemagne),
- Elävien kuolleiden yö (Finlande),
- I nyhta ton zontanon nekron (Grèce),
- La noche de los muertos vivos (Argentine),
- La notte dei morti viventi (Italie),
- Monster Flick (titre provisoire américain),
- Night of Anubis (titre provisoire américain),
- Night of the Flesh Eaters (titre provisoire américain),
- Noc zywych trupów (Pologne)...
Duane Jones (Ben), Judith O'Dea (Barbara), Karl Hardman (Harry Cooper), Marilyn Eastman (Helen Cooper), Keith Wayne (Tom), Judith Ridley (Judy), Kyra Schon (Karen), George Kosana (Le shérif McClelland), George A. Romero / John A. Russo (Le reporter de Washington), Russel Streiner (Johnny), S. William Hinzman (Le zombie du cimetière)...
Chaque année, Barbara et Johnny vont fleurir la tombe de leur père. La route est longue, les environs du cimetière déserts. Peu enclin à prier, Johnny se souvient du temps où il était enfant et où il s'amusait à effrayer sa sœur. La nuit tombe. Soudain, un homme étrange apparaît. Il s'approche de Barbara puis attaque Johnny, qui tombe et est laissé pour mort. Terrorisée, Barbara s'enfuit et se réfugie dans une maison de campagne. Elle y trouve Ben, ainsi que d'autres fugitifs. La radio leur apprend alors la terrible nouvelle : des morts s'attaquent aux vivants.
De ce film, je n'en garde que très peu de souvenir. Il faut dire aussi que la dernière fois que je l'avais vu, j'étais un peu trop jeune, j'étais pas encore un cinéphile amateur et depuis de l'eau à coulé sous les ponts faisant en sorte que j'avais oublié un peu son contenu. Récemment, on m'as prêté le dvd "Diary of the dead" et avant de le découvrir (car en revanche à ce jour je ne l'ai toujours pas vu ;-) ), je me suis dis que j'allais me faire un petit cycle de films de zombies. Quoi de mieux pour entamer un petit cycle de la sorte que de taper dans la filmographie du maître dans ce sujet à savoir George A. Romero et l'une de ses œuvres phares qu'est "La nuit des morts-vivants".
Dès ses premiers pas dans cet univers, George A. Romero nous installe les bases de ce qui va être sa ligne de conduite pour les années à venir. Voulant à la base faire un film dramatique, c'est pour des raisons budgétaires et dans un soucis de rentabiliser son long métrage qu'il décidé avec son équipe de se plonger dans le cinéma d'épouvante. En a t'il pour autant fait abstraction de la trame dramatique ? La réponse à cette question est : Non. En effet, si dans son titre, son sujet, sa façon d'être traité etc etc on pourrait penser qu'il s'agit ici d'un simple film d'épouvante, "La nuit des morts-vivants" est avant tout un drame qui va pointer les faiblesses d'une société ainsi que celle de la nature humaine. Les zombies sont ici qu'un simple prétexte pour réunir dans un huis clos un panel de personnage qui va devoir s'unir pour affronter une situation tendue et alors que le danger devrait venir de l'extérieur, on va vite se rendre compte qu'en réalité c'est à l'intérieur qu'il y aura le plus de dégâts. Entre lâcheté et trahison, le film va bien dépeindre je trouve ce que l'Homme est capable de faire pour sa survie quitte à sacrifier son prochain. Le scénario dépeins alors un tableau peu flatteur et on se rend vite compte qu'au final si les zombies arrivent à leurs fins, c'est surtout à cause de leurs propres bêtises qui les as menées à leur perte. La fin assez brutale et expéditive d'ailleurs montre bien d'ailleurs à quel point l'Homme est capable de s'entretuer sans chercher à analyser la situation avant. Si cette fin peut s'avérer assez brusque, elle n'en n'ai pas moins hautement réussi et nous amène à nous poser pleins de questions sur notre façon de concevoir une société. Après, le film n'est pas non plus qu'un drame psychologique, c'est aussi un divertissement maitrisé où on aura le droit à notre quota de zombies. Ses derniers d'ailleurs sont assez bien fichus pour l'époque je trouve et il y a une certaine cohérence dans leur fonctionnement. Que ce soit les raisons qui font que les morts reviennent sur terre, le fait qu'il ne soit pas cannibale mais Anthropophage, leurs façons de se déplacer, de réagir à ce qui les entoure, ce qu'il faut faire pour s'en débarrasser etc etc tout est expliqué de très bonne manière et tient parfaitement la route. George A. Romero ne s'en cache pas mais l'inspiration du roman "Je suis une légende" de Richard Matheson se fait aussi bien ressentir et c'est une excellente chose. J'avais adoré ce livre et j'ai vraiment eu le sentiment que le film me proposé une alternative intéressante à cette histoire. Le fait d'ailleurs de reconnaître cette inspiration rend le film encore plus percutant je trouve et ce huis clos nous tiendra en haleine du début jusqu'à la fin.
Au niveau du casting, là aussi c'est un sans faute. Les acteurs sont parfaitement bien choisi malgré le fait que ce soit des amateurs. A leur tête, on retrouve Duane Jones qui tient ici l'un des rôles le plus importants. Là aussi, c'était un pari osé de George A. Romero pour l'époque mais le pari fut relevé haut la main et le comédien s'en sors avec les honneurs faisant exactement ce qu'on lui demande. Son charisme en fait un leader incontestable et il apparait même logique de le voir à cette place. Karl Hardman est lui aussi parfait dans le rôle de la tête à claque dont on prierai pour qu'il se fasse rapidement bouffer par un zombie. Le jeu de l'acteur colle bien avec son personnage et à aucun moment j'ai trouvé que ça sonnait faux. Keith Wayne est lui aussi pas mal du tout même si je dois dire que niveau présence à l'écran je l'ai trouvé un poil en dessous que ses deux collègues. Je l'ai quand même trouvé beaucoup plus consistant que Judith O'Dea mais là, je ne lui jette pas la pierre car je pense que c'est en grande partie son rôle qui demandé une interprétation de la sorte (il serait d'ailleurs intéréssant pour moi de voir d'autres films avec cette actrice). C'est dommage quand même qu'elle n'es pas été un peu plus exploité même si d'un point de vue scénaristique, je le comprends parfaitement. L'ensemble du casting est en tout cas très complémentaire et le fait que ce soit des débutants qui ont été choisi pour interpréter ses différents personnages donne à l'ensemble beaucoup de réalisme et de crédibilité. A noter que parmi les seconds rôles, on retrouve George A. Romero himself ainsi que le co-scénariste John A. Russo dans le rôle de deux reporters. Bien qu'un peu court, j'ai aussi beaucoup apprécié la prestation de Russel Streiner et George Kosana ainsi que de la jeune Kyra Schon. Cette dernière est d'ailleurs surtout mis en avant vers la fin du film pour l'une des scènes que je trouve la plus marquante de ce long métrage.
Derrière la caméra, George A. Romero installe aussi les bases de ce qui fera sa signature au cinéma. Sa caméra se ballade dans cette histoire avec une extrême fluidité et nous offre des plans d'une richesse incroyable avec des images poignantes qui reste en tête bien longtemps après le mot fin. Le noir et blanc apporte un plus non négligeable à l'ensemble au niveau de l'ambiance générale. On se sens vraiment prisonnier nous aussi dans cette maison et tout comme les différents protagonistes, on sens petit à petit l'étau qui se referme sur nous. Certaine scène sont vraiment assez impressionnante je trouve comme la scène finale avec Duane Jones qui nous laisse sur le cul ainsi que la fameuse scène de Kyra Schon lors de sa dernière apparition dans la cave (je ne m'y attendais vraiment pas et j'ai vraiment trouvé cette scène choc parfaite). Personne n'est épargné et même les scènes d'anthropophagie sont réussies. Je tiens d'ailleurs à souligner la qualité des effets spéciaux pour l'époque je trouve qui sont vraiment pas mal. Après, le film souffre bien sûr de quelques lenteurs par moment mais ses dernières contribue à rendre l'ambiance encore plus lourde tout en nous expliquant le pourquoi du comment. La musique composée par Scott Vladimir Licina est assez classique pour ce genre de production et parfois même excessif mais là encore, j'ai trouvé qu'elle contribué au charme du film. Les décors n'ont rien d'exceptionnel mais sont bien pensé et même si le film possède quelques défauts qui peut en rebuter certains, il reste toutefois intéréssant à voir que ce soit pour son contenu ou sa forme.
Au final, "La nuit des morts-vivants" est un classique du cinéma d'épouvante que je recommande chaudement. Je ne regrette absolument pas de m'être replongé dedans et c'est un plaisir de voir ce film qui marque les débuts d'un maître dans son sujet qui n'aura de cesse que de peaufiner son univers. Il peut ne pas plaire à tout le monde mais pour ma part, je l'ai trouvé très intéréssant et je pense que c'est une œuvre majeure indispensable que tout cinéphile et/ou fan de films de zombies devrait découvrir au moins une fois. Un grand classique à voir :)