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La nuit a déposé son obole de fraîcheur
Mes yeux ont contemplé la semence germer
La terre dans un soupir se mettait à sourire
.
Dans un grand silence
L'aurore s'étirait
Entre deux frondaisons rousses
*
Un rayon ardent promenait ses yeux clairs
Sur les feuilles parsemées d’or
C’était intense beauté
Doux frémissement
*
Si lointaines sont les rumeurs
A celui qui demeure
*
Mon antre vibre de mots en attente
Dans un grincement ils jaillissent
Portes des placards ouvertes
Livres ruisselants sur le plancher
*
Ce qui vient à chaque heure
Porte son lot de vie trépidante
Une pause s’impose
Un repos
*
Ne plus rien laisser paraître de cette apparence trompeuse
L’image floue d’une destinée toute de mots pétrie
La longue litanie des pages amoncelées
En capharnaüm de rêves sans cesse déçus
*
Par de là les frontières
Pupilles dilatées sous la souffrance
Vous agitez vos mains
Verrons-nous leur signe
Dans l’aube
*
Préserver cet espace et ce temps
Laisser la haine entre les mains des fossoyeurs d’espérance
Construire
Inlassablement
Les digues
*
Que le navire gîte sur son erre
Voiles déchirées sous les coups de boutoirs
Nous attendrons les eaux calmes
.
L’avarie colmatée
Front haut nous relèverons le défi
.
Un vol d’albatros nous montrera le chemin
Au loin s’élèveront les côtes de nos utopies
.
Manosque, 24 août 2010
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