Meurtriers sans Visage (Henning Mankell, 1994)

Meurtriers sans visage est le premier roman d’Henning Mankell, illustre auteurs de polars suédois et “papa” du commissaire Kurt Wallander.

Dans ce roman, Mankell nous plonge au coeur de la Scanie, région suédoise, et plus particulièrement dans la vie de Kurt Wallander, flic entre 2 âges et aspirant commissaire dont une petite ville : Ystad. Sa vie personnelle est un échec : Mona, la mère de son enfant, le quitte, Linda, sa fille ne veut plus le voir et son père est acariâtre et proche de la sénilité.

Son travail n’est guère plus réjouissant puisqu’il est appelé à enquéter dans la campagne de Scanie au sujet du meurtre d’un couple de paysans apparemment sans histoire, les Lövgren, mais pourtant sauvagement assassinés. L’enquète est au point mort et Wallander ne peut se baser que sur le dernier mot de la femme Lövgren qui est “Etranger”. Quel rapport entre des pauvres paysans suédois à la retraite et des étrangers ? Pourquoi un meurtre aussi sauvage ? Wallander aura fort à faire entre une enquète qui patauge et des fuites internes à son service qui mettront le feu aux poudres et réveilleront les animosités racistes suédoises.

C’est le troisième roman de Mankell que traite Loisirs and co (après la Lionne blanche et la Cinquième Femme) mais c’est le premier de la série. Ici l’auteur nous dépeint tout l’univers affectif de Wallander : Sa femme qui le quitte, les relations douloureuses avec sa fille et son père et surtout une incompréhension croissante avec une société qui l’étonne par son manque de respect et son rejet des règles élémentaires. Le rythme est assez lent mais c’est grâce à ce procédé que Mankell nous immerge dans sa Suède et nous accroche petit à petit. Le message politique de Mankell et son excellente analyse des dérives de notre société m’ont séduit malgré un début d’enquêtes très très … lent. A découvrir !!!