Un texte de mon autre blog, pour ceusses ou celles qui ne le connaîtraient pas :
Quand il était petit, il est devenu un homme. C'est lui qui commandait, Justin. C'est lui qui endossait les responsabités aussi .
Il a fallu qu'il aille longtemps à l'hôpital de jour pour réapprendre à être un enfant, à ne pas serrer ses muscles et ses dents pour défendre son p'tit frère et sa maman contre tous les gens, contre tous les vents. Il était si souvent en colère, Justin, alors qu'il ne pouvait rien faire. Rien faire pour changer ce qui n'allait pas dans leur vie, à tous les quatre. Puis tous les trois, enfin.
Un temps, il a même dû aller passer une soirée par semaine dans une "famille pédagogique", pour retrouver le sens des vraies relations adultes-enfants.
Il a encore du mal à rester concentré sur un bête travail d'école. C'est si peu important de copier alors qu'on a déjà compris, alors que la moindre question de la maîtresse, il la croit adressée à lui.
Maintenant, sa maman a repris la main, à la maison, mais elle doit encore compter sur lui.
Car la maman de Justin a bien du courage. Pour élever ses deux petits, elle part le soir, à vélo, parce qu'elle n'a pas de voiture. Elle part dans le froid, dans le vent, dans la nuit, parfois sous la pluie. Justin doit porter ça aussi : c'est un peu à cause de lui. Comme le père Noël dans la chanson.
La maman de Justin a du travail : elle fait le ménage dans les bus le soir, de 20h à 23h, quand ils sont au garage, dans un grand entrepôt, froid. Il n'y a pas de chauffage. Mais ça fait bouger, le ménage. Y'aurait pas l'eau sur les mains rêches...
A Noël, Justin a des cadeaux sous le sapin. En juin, la maîtresse de Justin a un cadeau de la part de la maman de Justin, qui est venue régulièrement à l'école pour s'informer des travaux de son fils. Une maman qui est toujours présente et qui s'occupe de tout.
La maman de Justin, c'est un peu comme une Cendrillon moderne. J'espère qu'on n'a juste pas cassé l'usine aux princes charmants, parce qu'elle le mérite, la maman de Justin, d'en trouver un. Et pas un père fouettard, comme avant.
Bon réveillon ...