Depuis quelques lunes, les flics bordelais font du zèle pour remplir le gousset de l'Etat. Une conductrice fut verbalisée parce qu'elle mangeait un sandwich au volant. Une autre, fumeuse, se vit dresser contravention pour une clope alors qu'elle restait dans une rigoureuse maîtrise de son véhicule.
Les cyclistes sont également une proie de choix pour les pandores. On se souvient de la mésaventure du conseiller municipal Pierre Hurmic, molesté par une poignée d'hirondelles casquées. L'édile, sans doute, avait eu le tort de mettre ses roues là où il ne le fallait pas...
Vendredi soir après l'turbin, un quarteron de CRS se tenait en embuscade à la croisée d'une petite rue débouchant sur la place Pey-Berland. Des cyclistes grillaient gaillardement un feu rouge. Aussitôt arraisonnés par les cerbères, ils se virent délestés de la somme de 22 €. Par ici la monnaie et estimez-vous heureux car l'infraction en coûte 135 ! Les coupables repartaient tête basse sur leur guidon. Mais voilà ! L'une de ces cyclistes a eu l'audace de ramener sa fraise. Le ton est monté. Les menaces ont suivi. " On va vous emmener au poste !" Bien sûr, la dangereuse terroriste qui dénonçait l'abjection de la France sarkozyste s'est vu appliquer le tarif maximum. Avec obligation de signer le procès verbal sinon il lui en cuirait. Ce qu'elle fit, à sa manière toute poétique. Elle traça sur le papier administratif un soleil joufflu à souhait. Voilà un bel acte de résistance minuscule. Dans quelques lunes qui sait, leur multiplication fera naître partout des champs entiers de soleils et nous célébrerons l'humanité retrouvée. Vive la cycliste au soleil !
Allez ! Un p'tit dessin pour pédaler à l'air libre !