Paris. Le Sunset. Vendredi 24 septembre 2010. 21h30.
John Taylor: piano
Stéphane Kerecki: contrebasse
Nelson Veras: guitare
La photographie de John Taylor est l'oeuvre du Magnétique Juan Carlos HERNANDEZ.
Nelson n'est pas encore arrivé. Ils commencent en duo. Stéphane lance, John relance. Grosse pulsation bien grave. Des notes de piano qui viennent comme des vagues lècher la grève. Maintenant Stéphane pose les fondations et John fait la décoration. A chacun son tour de prendre la main. Le Jazz est une musique démocratique.
John part sur un petit air léger, limpide. Ca coule comme une rivière. Grâce, fluidité, légèreté. C'est digne d'un chant d'oiseau au printemps. Les cordes pincées de la contrebasse font vibrer nos âmes égarées. C'est beau comme la campagne anglaise dans un tableau de Gainsborough.
Une ballade bien grave, profonde à la contrebasse. Le piano se pose dessus comme un doux nuage. John a pris la main en dentellier virtuose. Stéphane trace la route, John l'orne de fleurs.
C'était " Kung Fu " (Stéphane Kerecki) suivi de " Windfall " (John Taylor) et " Soon " (Stéphane Kerecki). C'est leur premier concert.
" Valse pour John " (Stéphane Kerecki). C'est une valse bien particulière. Ca balance comme un navire sous un doux zéphir. Ils montent en puissance d'émotion sans monter le son. Une merveille.
Nelson Veras monte enfin sur la scène. Jeu de cordes entre contrebasse et guitare. John entre subrepticement dans la musique, presque inaperçu mais bien présent. Bel ouvrage. Nelson déploie ses ailes et s'envole délicatement soutenu par le piano et la contrebasse. J'écoute et j'admire. C'était " Patience ".
" New arisers ". Ca se lève, se réveille comme le titre l'indique. La tension monte entre piano et contrebasse. Nelson vient y frotter ses cordes. Il y a là comme une idée d'Espagne, de fiesta au soleil mais sans espagnolade.
PAUSE
C'est le deuxième concert de Jazz de Mademoiselle F. Elle aime cette douceur sans mièvrerie, ce raffinement sans préciosité. Nous sommes tous deux fatigués par une dure semaine de labeur. Notre concert s'arrête là. Attendons l'album de ce trio subtil et élégant, à cordes et sans cri.