Quelques citations des Upanishads sur l'espace :
Om . L’espace est Brahman,
l’espace originel,
l’espace contenant les souffles.
Brihadâranyaka Upanishad, v, 1.
Quel est le support de ce monde ?
L’espace,
car tous ces êtres naissent en vérité de l’espace, se meuvent dans l’espace et meurent dans l’espace. Puisque le plus grand est l’espace, il est le fondement suprême.
Chândogya Upanishad, I, 9,1.
Ce Brahman en vérité, est l’espace à l’extérieur de l’esprit. Cet espace à l’extérieur de l’esprit est en vérité cet espace qui est à l’intérieur de l’esprit. Cet espace à l’intérieur de l’esprit est en vérité cet espace qui est à l’extérieur de l’esprit. C’est l’espace à l’intérieur du cœur, complet et immuable. Celui qui voit ainsi atteint une gloire complète et immuable.
Ch. Up. III, 12,7-9.
Ce cœur a cinq ouvertures divines…Maintenant, cette ouverture vers le haut, c’est (le souffle) ascendant. C’est le vent, c’est l’espace. Cet (aspect du Brahman évoqué) ainsi est médité comme vigueur et grandeur. Celui qui voit ainsi devient grand et vigoureux.
Ch.Up. III,14,3.
Tout cela est Brahman : naissant de cela, vivant en cela, mourant en cela… Cela semble fait d’esprit, constitué de sensations, doué de conscience, doté d’une volonté efficiente, d’une nature semblable à l’espace, accomplissant toutes les actions, doué de tous les désirs, de toutes les senteurs, de toutes les saveurs, infus en tout ceci, sans parole, libre d’envie.
Ch.Up.III,14,2.
« L’esprit est Brahman » : telle est (la méditation) relative à soi-même. Puis (la méditation) relative aux dieux : « l’espace est Brahman ».
Ch.Up.III,17,8.
Le souffle vital (dans l’espace du cœur) est Brahman. La félicité (de l’espace du cœur) est Brahman. L’espace (de félicité) est Brahman.
Ch.Up.IV,1,5.
En vérité, ce qu’on appelle « espace » est le créateur des noms et des formes. Ce à l’intérieur de quoi ils existent est Brahman. Cela est immortel.
Ch.Up.VIII,14,1.
C’est seulement en acceptant Brahman comme témoin de toutes les cognitions que peut être établie sa nature de témoin non sujet à la croissance et au déclin, éternel, essentiellement pur, le soi, inconditionné et le même dans tous les êtres (car ce qui semble différencier les êtres sont les différences dont ils sont les témoins et non le témoin de ces différences), de même que l’espace, dont les caractéristiques (unité, homogénéité, transparence) sont indifférentes à la présence de petits pots, de vastes grottes et autres (réceptacles de l’espace).
Kena Upanishad II,14.
Brahman est le plus étendu, le plus plein, comme l’espace.
Aitareya Upanishad I, iii ,14.
Lui qui connaît toutes choses en leur essence et en leurs détails, dont la grandeur est en ce monde, il est l’espace dans la lumineuse cité de Brahman… Celle-ci est le lieu où Brahman est toujours lumineux; c’est la Conscience, le lotus du cœur. Brahman est aperçu « comme si » il se tenait au sein de cet espace dans le lotus du cœur, car toute allée, venue ou arrêt sont autrement impossibles pour lui qui est universellement infus comme l’espace.
Mundaka Upanishad II, II, 8.
De même que lorsqu’un pot est déplacé, c’est le pot qui bouge et non l’espace enclôt en lui, de même pour l’âme, semblable à l’espace.
(Mais) quand diverses formes telles que des pots sont brisées encore et encore, l’espace n’en a point conscience ; (alors que Brahman) est éternellement conscient.
Enveloppé par la magie des mots (qui font croire à des substances solides là où il n’y a qu’espace), par inertie il n’aperçoit pas l’espace (de félicité). Quand cesse cette inertie, lui-même un, il ne perçoit que l’un.
Amritabindu Upanishad v.13-15.
Relativement au fait que les choses semblent naître (et donc exister), l’illustration est la suivante : le soi semble être l’âme de la même manière que l’espace semble aussi exister sous la forme de l’espace confiné dans des pots. Et le soi apparaît sous forme de composés, de même que l’espace sous forme de pots.
Tout comme l’espace confiné dans les pots se fond entièrement (dans l’espace extérieur) lors de la décomposition des pots, de même(lors de la mort) les âmes se fondent dans le soi.
De même que les espaces confinés dans les divers pots ne sont pas obscurcis quand l’un de ces espaces est envahi par de la poussière, de même quant aux âmes affectées par le bonheur, le malheur etc…
Bien que les formes, les activités et les noms diffèrent si l’on considère les différences (entre les espaces confinés dans les pots), cependant il n’y a dans l’espace nulle différence. De même si l’on considère les âmes.
De même que l’espace à l’intérieur d’un pot n’est ni une transformation ni une partie de l’espace, de même une âme n’est jamais une transformation ni une partie du soi.
De même que le ciel (lui-même) est obscurci par la poussière aux yeux de l’ignorant, de même pour qui n’a pas compris, le soi apparaît couvert d’impuretés.
Le soi est semblable à l’espace quant à sa naissance, sa mort, ses allées et venues et sa présence dans tous les corps.
Les composés sont tous projetés tels un rêve par la magie du soi. Que certains (comme les corps subtils des dieux) soient supérieurs ou qu’ils soient tous égaux entre eux, on aperçoit nulle part leur production ( : leur naissance et existence).
A travers cette illustration de l’espace et des pots se trouve élucidé le fait que l’âme constituée de nourriture etc. ne soit autre que le soi ultime.
De même qu’a été mise en lumière l'identité de l’espace à l’intérieur de réceptacles de différentes tailles et matières, de même dans la Brihadaranyaka Upanishad, l’égalité du Brahman (: le témoin) est montrée dans différents contextes antagonistes (: les êtres corporels grossiers et les êtres divins au corps subtil).
Mândûkya Upanishad III, 3-12.
Mise en perspective : un beau poème de... l'espace ? ou de Rupert Spira ?
"A chaque fois que j'ouvre les yeux,
J'invite le monde à prendre forme.
Et à chaque fois que le monde prend forme,
Je suis invité à ouvrir les yeux..."