Le Grand Canyon, quatre fois et plus...

Publié le 25 septembre 2010 par Didier Vincent

Caméras amateur, amateurs de caméras

Fenêtres sur cours.


Il appartient à qui, la Grand Canyon ? Aux Indiens qui sont sortis de leur réserve pour le tourisme mondial. C'est, à l'instar des Chutes du Niagara un haut lieu de filmage amateur mondial. Du reste, il n'y a rien à filmer qu'un grand vide de paysage. Donc, le touriste se filme lui-même visitant son propre vide. le gGrand Canyon, c'est du land art, une performance divine ; Hegel dirait : du sublime lui qui ne savait même  pas ce qu'était un touriste, dernier rejeton de l'évolution historique. celui qui en fait des tonnes, des tonnes d'images en un vide aussi sidéral et sidérant que ce qu'il croit filmer.

Les images ne parlent d'elles mêmes que quand on les multiplie jusqu'à l'iveresse, de cette qui vous fait enjamber la barrière pour faire semblant, l'espace d'un instant, de tutoyer le vide. Ils sont arrivés là comme on arrive sur une plage, au bout du monde, là où il n'y a plus rien, plus rien que le désœuvrement d'être là.

Ce tissage son/image renvoie la vacuité du paysage à celle, tout aussi insensée, de celui qui ne fait que se filmer lui-même, ne montrant jamais rien que son ennui et son vouvoiement du vide.