(Source : www.touteleurope.eu)
Révélée par le Financial times Allemagne, l’affaire des indemnités des anciens commissaires commence à faire du bruit dans l’espace médiatique européen. Au total, « dix-sept anciens responsables touchent encore des indemnités d’au moins 96 000 euros par an, bien qu’ils aient depuis longtemps un emploi de lobbyiste ou de politique », explique le journal.
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« L’un de ces principaux ‘doubles gagnants’ est l’ancien commissaire à la concurrence Charlie McCreevy », ajoute-t-il. Il est effectivement avéré que l’ancien commissaire irlandais toucherait une indemnité provisoire de 11 000 euros. « M. McCreevy n’a pas souhaité réagir à ces informations » [AFP]. L’ancien commissaire à la Pêche Joe Borg a reconnu recevoir également 11 000 euros par mois, alors qu’il travaille pour un groupe de pression européen, Fipra [Le Monde].
Pour clarifier la situation, Euractiv rappelle que « les anciens commissaires ont le droit de recevoir des indemnités pour une période de trois ans. Cet argent vise à les aider à réintégrer le marché de l’emploi tout en maintenant leur indépendance, et à les empêcher de se jeter sur n’importe quelle offre d’emploi qu’ils reçoivent, dit la Commission ».
L’affaire a provoqué beaucoup de réactions notamment auprès des ONG anti-corruption qui crient « au laxisme » : « Tout cela révèle que la Commission ne juge pas suffisamment utile d’interroger ses anciens membres sur la nature exacte de leurs nouvelles fonctions, explique Yiorgos Vassalos, de la plateforme d’ONG ‘Alter-EU’. Et qu’elle ne prend même pas la peine de vérifier si elle est en mesure de leur verser ou non cette indemnité » [Euronews].
La Commission a tenté de répliquer en affirmant que ces pratiques sont conformes au code de conduite, qui prévoit que les anciens commissaires ne peuvent pas endosser de fonction liée à leurs anciens portefeuilles pour une période de minimum un an après la fin de leurs mandats. Euractiv s’interroge tout de même en arguant que « cette logique n’explique pas pourquoi les anciens commissaires qui ont déjà trouvé un autre emploi doivent continuer à recevoir le bonus. La contradiction est encore plus flagrante pour ceux dont le nouvel emploi n’est en aucune manière « pire » que le précédent – comme par exemple Mme Grybauskait ?, désormais chef d’Etat, ou M. Frattini, ministre des Affaires étrangères ».
Remarquant l’ambigüité de cette réglementation spéciale qui a pour but d’éviter les conflits d’intérêt, « le Parlement européen avait donné jusqu’en août à la Commission pour réviser ses règles éthiques. Mais la démarche n’a pas encore abouti » [AFP].