ePub ou pas ePub?

Par Hervé Bienvault
Sous le titre accrocheur "ePub: Pourquoi le monde de l'édition s'est trompé de format", Frédéric Kaplan pose le problème de la pérennité du format ePub adopté massivement par les éditeurs dans le monde entier, sur le site de l'Atelier. On se rappelle de ses expériences de bookstrapping et de son interview visionnaire à l'époque.  Si, comme lui, je regrette les possibilités assez restrictives en matière de mise en page et de typographie, l'ePub présente des qualités indéniables qui me semble décisives: c'est un standart ouvert/libre (où en serions nous aujourd'hui sur le marché pour contrer l'hégémonie d'Amazon), il est simple à déployer pour les éditeurs disposant de fonds éditoriaux en XML -un standart pérenne depuis vingt ans. J'en veux pour preuve le rythme auquel vont certains éditeurs français dans la mise en ligne de leurs catalogues. Il est aussi ouvert aux évolutions qui si elles ne sont pas encore visibles, -l'IDPF est en grande partie responsable de la lenteur de ces développements-, n'en sont pas moins réelles. S'agirait de se remuer. D'autre part, comme le remarque très justement un commentaire "le format epub (et en général la publication minimaliste) présente l'avantage par rapport aux livres applications de permettre la focalisation de l'attention sur la lecture elle-même." Les livres-applications seront un secteur de l'édition numérique, comme l'était le secteur du CDRom il y a quelques années. Certainement plus marginal que certains veulent bien le croire. Tout basculer en livres-applications? Notre grand emprunt n'y suffirait évidemment pas! Le public, comme dans le domaine de la musique, veut des catalogues étendus, c'est une des clés très importante du développement du marché. Amazon l'a bien compris qui arrive aujourd'hui à plus de 700.000 titres références sans aucun livres-applications et un lecteur "pauvre" pour certains; le succès est bien là. Certains lectorats comme la science-fiction, la littérature sentimentale adhèrent très largement. Il est possible de continuer la discussion avec Frédéric Kaplan sur son blog. Provocateur jusqu'au bout:"Toutes les fonctions de la chaîne du livre pourraient se reconstituer autour d’une nouvelle chaîne dont les technologies centrales ne seraient plus celles du livre imprimé mais celles du livre programmé. Comme au début de l’imprimerie, les premiers producteurs de ces livres-applications sont des imprimeurs-éditeurs-libraires. Mais ces fonctions sont irrémédiablement condamnées à de nouveau se différencier." Une des voix les plus intéressantes à écouter dans le concert ambiant, c'est sûr.