Une fois de plus, le président iranien Mahmoud Ahmadinejad a volé la vedette aux autres chefs d'Etat en tenant des propos controversés à l'Assemblée générale de l'ONU... Alors que s'achevait, hier à New York, cette réunion annuelle, son homologue iranien Barack Obama lui a répondu par l'intermédiaire d'un des supports médiatiques les plus regardés en Iran : le service persan de la BBC (cliquer ici pour voir l'intégralité de la vidéo).
Au cours de cette interview, réalisée en anglais, et doublée en persan, il est également revenu sur l'épineuse question du dossier nucléaire iranien, en précisant qu'il privilégiait la voie diplomatique mais qu'il attendait un changement d'état d'esprit de la part du gouvernement iranien.
L'entretien, diffusé à 20h30, heure de Londres, a aussi été l'occasion de réitérer la volonté américaine de « tendre la main à la fois au gouvernement et au peuple iranien ». Selon Obama, les sanctions actuelles sont liées au fait que « l'Iran n'est pas parvenue à convaincre la communauté internationale que son programme (nucléaire) est pacifique ».
C'est la deuxième fois, depuis le début de son mandat, qu'Obama s'adresse directement aux Iraniens. Le 20 mars dernier, il avait saisi l'occasion du Nouvel An persan pour offrir aux dirigeants de Téhéran d'établir un « dialogue honnête et fondé sur le respect mutuel » dans une vidéo postée sur Youtube et sous-titrée en farsi.
Ses propos, inédits pour un président américain depuis le gel, en 1979, des relations diplomatiques entre les deux pays, tranchaient avec l'option militaire souvent évoquée par son prédécesseur George W. Bush. Dans une réponse en demi-teinte, le conseiller de presse du président Ahmadinejad avait alors rétorqué que l'Iran accueillait « favorablement la volonté du président américain de mettre de côté les différences passées », tout en demandant des actes concrets pour réparer les erreurs.
Mais les différents contentieux - enrichissement de l'uranium, arrestation d'Iraniens en Irak, emprisonnement des trois randonneurs américains en Iran, etc. - qui ont, depuis, opposé les deux pays n'ont, à ce jour, pas permis de vraiment relancer de réelles discussions.