Le grand et nécessairement immense Michel Houellebecq dont la dernière production, « La carte et le territoire » (Flammarion) est saluée unanimement par le monde des lettres comme un chef d’œuvre définitif s’est pourtant fortement « inspiré » de notices de Wikipedia sur la ville de Beauvais, Frédéric Nihous le leader des chasseurs ainsi que sur les mouches. Du côté de l’encyclopédie en ligne on devrait être fier de figurer dans un tel monument de la littérature mondiale. D’ailleurs j’en arrive même à me demander si Wikipedia n’est pas, avec toute cette histoire, sur le point d’accéder lui aussi au statut, inédit et rare, d’encyclopédie littéraire internationale.
Dans un article du Monde consacré à cet emprunt, Alain Beuve-Méry relevait le fait que Houellebecq s’était abstenu de remercier et même de citer Wikipedia à la fin de l’ouvrage. Sonnant d’ailleurs presque comme un reproche, alors que le mot « remercier » n’est probablement pas initialisé dans le cerveau du génie, la remarque du journaliste pourrait s’appliquer à bien d’autres domaines. On comprendrait par exemple fort mal que Sarkozy, Besson ou Hortefeux se sentent dans l’obligation de remercier Marine Le Pen à chaque fois qu’ils pompent dans le programme du F.N. A propos de ce qu’à chipé Houellebecq chez Wikipedia on dit que « Les parties empruntées sont d’une certaine banalité rédactionnelle ». En est-il de même concernant Sarkozy et le Front National ?
Lyon, le 25 septembre 2010.
Photo: (C) Mariusz Kubik.