A l’invitation du ministre norvégien de l’Environnement Erik SOLHEIN, la troisième réunion ministérielle de la Convention OSPAR, pour la protection de l’Atlantique Nord-Est s’est tenue à Bergen les 23 et 24 septembre 2010.
Cette réunion était l’occasion pour les ministres des Parties Contractantes à OSPAR et leurs représentants, de porter attention aux questions liées à la protection de la biodiversité marine, à la sécurité des installations offshore, et aux déchets en mer. La publication du Bilan de santé de la zone OSPAR 2010 -évaluation large de la qualité du milieu marin en Atlantique Nord-Est- constitue un point de repère important (http://qsr2010.ospar.org). Oui, l’état de santé de l’Atlantique Nord-Est s’est amélioré, avec moins de déversement de matières polluantes, une diminution des radionucléides ou encore une meilleure protection des espèces et habitats marins. Mais non, l’objectif du bon état de santé de l’écosystème marin n’est pas encore atteint. Il nous appelle à la vigilance car la pression sur le milieu augmente et de nombreux problèmes demeurent.
Pour faire face à ces défis, les ministres d’OSPAR ont notamment décidé de désigner six aires marines protégées en Haute-mer (au-delà des juridictions nationales), totalisant une surface de 285 000 km2. Le réseau ainsi constitué représente une diversité de situations le long et de part et d’autre de la dorsale médio-atlantique. Plus que de simples zones reconnues pour leur intérêt en termes de patrimoine naturel, c’est un vrai réseau écologique qui a été mis en place.
C’est la première initiative de ce genre dans le monde. Elle constitue un signal fort pour la communauté internationale, en cette année consacrée à la biodiversité. Elle est dans la ligne des engagements pris par les États lors du Sommet de Johannesbourg et montre que les Conventions de mer régionales doivent plus que jamais montrer l’exemple et être ambitieuses.
Le ministre d’État, ministre de l’Écologie, de l’Énergie, du Développement durable et de la Mer, en charge des Technologies Vertes et des Négociations sur le Climat, Jean-Louis BORLOO est formel : « le moment est historique, c’est une première mondiale, nous venons de montrer que nous sommes capables enfin de prendre en compte la protection de l’Océan dans son entier et de ne pas nous enfermer dans nos limites juridiques ». Il ajoute : « c’était un des engagements du Grenelle de la Mer et sur cette dimension internationale il était crucial d’avancer vite ».
La France souhaite contribuer activement au renforcement du réseau d’aires marines protégées dans le monde. Présente dans tout autour du globe, elle s’est engagée à désigner 20 % de ses eaux sous juridictions en aires marines protégées d’ici 2020 et elle se mobilisera, comme dans OSPAR, pour l’établissement de zones protégées au-delà des juridictions nationales. Sur proposition de la France, les Etats d’OSPAR se sont engagés à faire valoir activement ces résultats dans toutes les enceintes internationales où ils sont représentés et promouvoir la création d’autres réseaux d’aires marines protégées dans toutes les mers du Globe.