« Remboursez la vaseline »

Publié le 25 septembre 2010 par Belette

Au coeur d’un défilé plutôt sage vous avez à l’esprit de ne pas oublier la lessive de blanc et de rester éloignée des enceintes où braillent les meneurs essouflés. Sud Rail tient le haut de la barre pour le moment. Pour un après-midi vous avez le sentiment rare que quelque chose est en mouvement. L’inertie n’est pas une fatalité.

Monique Pinçon-Charlot et Michel Pinçon viennent de publier chez Zones Le Président des riches. Sociologues de la bourgeoisie et de l’ »aristocratie financière », comme ils l’appellent eux-mêmes, ils dressent le portrait de la classe dirigeante française : individualiste en théorie, elle est collectiviste en pratique. C’est-à-dire que tout en prônant le chacun pour soi, les riches n’hésitent pas à s’entraider, car ils ont une forte conscience de classe – conscience que les classes moyennes et populaires auraient, elles, perdue. Les deux universitaires ont une idée simple : faites comme les riches.

Ça a l’air simple comme ça. Peut-être l’est-ce effectivement, je ne sais pas au juste.

Remboursez la vaseline.

Vous ne comprenez pas tout de suite, il vous faudra d’abord prendre la bière d’après-manif et discuter avec un ami pour comprendre ce curieux slogan. Il vous dit : « mais qu’est-ce que tu vas faire après 60 ans ? Attendre la mort ? L’espérance de vie s’allonge, il faut rallonger le travail, c’est logique. »

Vous répondez : « … » parce que vous n’avez aucune répartie, mais vous n’en pensez pas moins. Genre l’espérance de vie n’est pas un acquis, tout ça, si elle a augmenté c’est précisément parce que la charge de travail a baissé, tout ça.

La réponse, la bonne, vient plus tard : « Toi, quand tu te fais enculer, tu dis merci. »