Magazine Caricatures

Quand la vieille d’or (part 2) : Woerthgate

Publié le 24 septembre 2010 par Ruminances

saga2.jpg

Quand la vieille dort, moult faisans et autres oiseaux de proie tournent et tournoient autour du trésor du gros magot. Pensez, la fortune colossale de l’héritière de l’empire des cosmétiques s’évalue à vingt milliard de dollars. Ça fait des envieux. Pas étonnant qu’une myriade de courtisans s’évertue à séduire l’ancêtre pour grappiller quelques subsides. Plus si affinités

On part d’une affaire de gigolpince haut de gamme et on aboutit à un des plus gros scandales de la raie publique, une affaire d’état qui pourrait mouiller jusqu’au cou le courtaud locataire de l’Elysée en personne. Rappel : la mère Bettencourt aime à arroser ses amis politiques. En échange, ils ne sont pas bien regardant sur ses potentielles fraudes fiscales, ne la faisant caïman jamais contrôlée. Pis, ils lui reversent 30 millions d’euros au titre du bouclier fiscal. Il ne faut pas que la dame et surtout son fabuleux empire l’Oréal s’exilent en Suisse, qu’ils disent pour se dédouaner…

A l’époque, le gars qui s’occupe du budget s’appelle Woerth. Ça sonne comme un renvoi de fin de repas et ce n’est pas forcément plus ragoûtant. Il affiche une bouille de chef comptable et aime à se considérer comme un garçon modèle, honnête et droit. « Est-ce que j’ai une tête à couvrir la fraude fiscale ? » bredouille-il à qui veut bien l’entendre quand l’affaire éclate. Sauf son respect, on n’a pas besoin d’être le sosie d’Al Capone ou la réincarnation de Spaggiari pour tremper dans ce genre de marigot.

Passons. La chose commence ainsi. Le majordome de la vieille pratique l’écoute téléphonique abusive chère à feu Mitterrand car, dit-il, il ne supporte plus de « voir Madame se faire abuser par des gens sans scrupules« . En fait, il enregistre les conversations de l’octogénaire sur son dictaphone dans le but probable de prouver que la riche héritière n’a plus toute sa tête et qu’elle se fait manipuler (j’ai pas dit prendre) par François-Marie Banier, un opportun photographe. Faut dire, la propre fille de Liliane ne cracherait pas sur ce genre de révélations… Manque de fion, les cd-rom du domestique dévoilent bien d’autres choses en sus (j’ai pas dit  suce)…

Les appels de Patrice de Maistre, gestionnaire de fortune de la poule aux oeufs d’or, sont au bas mot curieux. Il cause à sa cliente le 21 juillet 2009 d’une rencontre avec Patrick Ouart, « le conseiller juridique, à l’Elysée, que je vois régulièrement pour vous ». « Il m’a dit que le procureur Courroye allait annoncer le 3 septembre, normalement, que la demande de votre fille était irrecevable. Donc classer l’affaire. Mais il ne faut le dire à personne, cette fois-ci ».

Une autre fois, à propos de Valérie Pécresse qui se présente aux régionales, PdM susurre à la vieille dame : « Elle va perdre mais il faut que l’on montre votre soutien. Le deuxième, c’est le ministre du Budget (Eric Woerth -- NDLR). Il faut aussi l’aider. Et le troisième, c’est Nicolas Sarkozy« . Dans la foulée, l’ex-comptable de Liliane Bettencourt, Claire Thibout, accuse Patrice de Maistre d’avoir versé 150 000 euros à Eric Woerth pour financer la campagne présidentielle de Nicolas Sarkozy. Elle ajoute que Nicolas Sarkozy percevait lui aussi des enveloppes.

D’entrée de jeu, ce bon monsieur Woerth nie tout en bloc. Au début, c’est tout juste s’il connaît Patrice de Maistre. Pourtant,  l’épouse du ministre, Florence, a été embauchée dans la société du dit de Maistre qui gère la fortune de la Bettencourt. Curieusement, ce dernier affirme aux enquêteurs que Woerth lui avait auparavant « demandé de recevoir sa femme pour la conseiller sur sa carrière« . Etrangement, on apprend que c’est Woerth lui-même qui a remis une légion d’honneur au gentil de Maistre.

A chaque épisode de ce pataquès, le sinistre des affaires si peu sociales, retrouve un peu de mémoire tout en continuant à ânonner à la cantonade qu’il n’a « jamais menti« . Même quand on retrouve une lettre où il a réclamé la breloque suprême pour de Maistre à Sarkozy. Y compris quand on découvre deux missives où le décoré le remercie chaleureusement à coups de « cher Eric« . Dans n’importe quelle république digne de ce nom, ce Pinocchio des ronds-de cuir eut été prié de démissionner sur le champ. Pas en Sarkozie.

Il faut sauver le soldat Woerth à n’importe quel prix. Les enjeux derrière sont trop importants. Il en va de l’honneur et de la crédibilité du chef de l’état. Toucher à Woerth, c’est toucher à Sarkozy, et possiblement révéler au grand jour, les petits arrangements entre grosses fortunes et parti politique pour financer les véreuses campagnes électorales.

Quitte à laisser la simili-enquête dans les mains du procureur Courroye, proche du pouvoir. Quitte à ne pas faire intervenir un juge d’instruction indépendant et digne de ce nom. Quitte à envisager d’envoyer à Cayenne, un des plus proches conseillers de MAM, soupçonné d’avoir été une taupe dans cette affaire nauséabonde. Quitte à convoquer le contre-espionnage pour enquêter sur les fuites éventuelles du dossier hot. Quitte à organiser une odieuse chasse aux roms pour détourner l’attention des médias et du bon peuple ?

 PS : Suite aux manifs hostiles à son injuste loi sur les retraites, le piteux Eric persiste et signe en négligeant les cris de la rue et leur légitime revendication sociale.  Paraît qu’il lorgne  même sur un strapontin au prochain remaniement. Z’au fait, quelle est la légitime représentation citoyenne de ce monsieur pour le moins mouillé ? Pis, tiens,  pourquoi un toubib avoue qu’il a détruit toutes traces d’un rapport médical dans lequel il déclarait Lily, saine d’esprit…

Dans le même genre, il est pas beau mon Pfimlin tout juste intronisé par l’omnipotent à la téloche d’état quand il chie sur Mediapart ? Hongrois rêver d’un tel cynisme dans la bouche de celui qui va nous gratifier d’une info aux ordres, le doigt sur la couture du tailleur Chanel ou du froc Hugo Boss de ses potiches, tout en nous abreuvant d’une désinformation digne de l’ORTF du feu rigide ministre de la propagande, Alain Peyrefitte !

Questions subsidiaires : ça va péter quand ? Quid de la grève générale ? A quand un référendum ?

http://www.dailymotion.com/videoxexf33

http://www.dailymotion.com/videoxer9h3


Retour à La Une de Logo Paperblog