Par Bernard Vassor
Ce mini-cirque itinérant, situé en 1840 au "Jardin Turc", fondé par Jacques Corvi, son fils abandonna ses études pour se consacrer au dressage de chèvres, chiens, singes et chevaux de petite taille. Les visiteurs étaient invités à assister au repas des singes, servi par le "cuisinier Joko", puis une représentation animale de "
la marquise de Pompadour accompagnée par son valet". Le spectacle se terminait toujours, dans la tradition des théâtres du Boulevard du Crime par une pantomime dont le prétexte était l'histoire d'un chien déserteur qui ayant trahi sa patrie, passait en conseil de guerre avant d'être fusillé...! Le cirque miniature fut hébergé un certain temps dans un terrain vague en 1885 situé à l'angle de la rue des Martyrs et du boulevard de Clichy, sur l'emplacement du "
Café des Artistes" (construit peu après ) face cirque Fernando qui à l'origine, était un cirque en toile avant d'être construit en dur et d'être racheté par le clown Medrano. Je n'ai pas trouvé de trace aux archives de Paris, et les programmes de spectacles consultés sont muets.... Le spectacle Fernand Corvi était un cirque ambulant qui circulait dans de quartiers ouvriers. Georges Seurat a consacré au "
Circus Side Show" plusieurs études préparatoires et un tableau intitulé "La Parade du Cirque en 1887 ou 1888.e spectacle était aussi intitulé : Grand Théâtre-Cirque miniature, singes, chiens et chevaux nains dressés et présentés par Ferdinand Corvi. Dans un journal bimensuel paraissant le 1er et le 15 de chaque mois »,une note permanente, placée en haut de l'article de tête, avertit les lecteurs que :« La chambre syndicale des voyageurs forains admet dans son sein tous ceux qui, pauvres ou riches, gagnent honorablement leur vie, en instruisant, en amusant le public ou en débitant des produits »
Le Voyageur forain, organe de la chambre syndicale des voyageurs forains, Les bureaux de ce journal étaient installés boulevard Henri IV, au fond d'une cour, au-dessus d'une écurie. Les Correspondances, toute la partie technique du journal. Le reste du numéro se composait d’articles des membres du conseil syndical. Et des diatribes d'une violence de mots tout à fait divertissante pour les curieux de langue verte contre le parti des « bourgeois » qui font bande à part. Ces «bourgeois», dont nous lisons les noms en tête du premier numéro du journal, à la date du8 mai 18S7, étaient, au moment où la Société fut constituée : Président : M. François Bidel, propriétaire-directeur d'un grand établissement zoologique, Vice-présidents : M. J. B. Revest, industriel, propriétaire associé; M. Ferdinand Corvi, propriétaire et directeur du cirque (miniature).
Je dois ce complément d'informations au livre d'Agnès Risolen et Lionel Moureaux : La Foire au Pain d'Epice, editions L.M (1985)
L'entrée du Jardin Turc en 1840