Pour ceux qui sont trop jeunes, ou ceux qui ont la mémoire courte, Edward Burns a été un des espoirs du cinéma indépendant new-yorkais. Mais c’était il y a 15 ans, quand Les Frères McMullen enchantait Sundance, quand Jennifer Aniston jouait dans Petits mensonges entre frères, quand Robert Redford le produisait et que Steven Spielberg le faisait jouer dans Il faut sauver le soldat Ryan. C’étaient les années 90.Edward Burns, c’était le gars de la banlieue, dans ses films ou ceux des autres, le gars de Queens, de Long Island, rarement celui de Manhattan. Le mec fier encombré d'une famille bancale mais aimante.
En tant qu’acteur, il tourne des films aussi essentiels (faut-il préciser mon ton ironique ?) que 15 minutes avec Robert de Niro, Sept jours et une vie avec Angelina Jolie, A sound of thunder avec Ben Kingsley ou le remake US de La mort en ligne de Takashi Miike. Heureusement il décroche aussi des seconds rôles dans des films tout aussi essentiels (haha) mais qui ont le mérite d’avoir un peu de succès, comme The Holiday ou 27 robes, ou dans la série Entourage.
Les frères McMullen sont loin, très loin désormais, et il faut bien avouer qu’aucun des films d’Edward Burns que j’ai vu depuis n’était au niveau de son coup d’essai. Il faut aussi avouer que je n’ai vu aucun de ses films depuis Rencontres à Manhattan. J’ai Ash Wednesday, avec Elijah Wood et Burns lui-même, depuis un p’tit bout de temps en DVD, mais je ne l’ai toujours pas regardé. The Groomsmen avait eu droit à une sortie DVD en France, mais je n’ai pas (encore ?) mis la main dessus. Quant à Purple Violet, celui qui était encore jusqu’à peu son dernier film, en 2007, il a marqué son temps en devenant le premier film à être diffusé en exclusivité sur iTunes, sans passer par la case cinéma ou DVD. Depuis, c’était le silence radio excepté quelques uns des films cités en tant qu’acteur et une websérie intitulée The Lynch Pin écrite, produite, réalisée et interprétée par ses soins en 2009. Dix épisodes (pas mal) de 3 minutes dans laquelle il incarne un tueur à gages sur une mauvaise pente qui cherche à raccrocher.
Edward Burns fait toujours des films, mais je suis bien l’un des derniers à m’en soucier.