Sarah Palin incarne une nouvelle fois le creuset de toutes les présidentielles réussies : le nouveau départ.
Sarah Palin est l'illustration même de l'ancrage profond de ce parti dans le néo-conservatisme sûr de lui.
Ce concept recouvre plusieurs dimensions.
Tout d'abord, c'est l'affirmation de l'indépendance, des valeurs de rêve de l'ouest, du sud-ouest contre la domination de la côte est.
Cette logique est celle de la défense militante contre l'intervention gouvernementale, contre la permissivité, pour la famille.
Ensuite, c'est l'affirmation d'un unilatéralisme dans les relations internationales. C'est la logique de Reagan, défenseur inflexible de la fierté et de la puissance dans des clichés dignes de Rambo.
Enfin, le dernier aspect concerne la dimension religieuse. C'est une approche qui se soucie moins des fautes de comportements individuels que des déviations théoriques ou doctrinales. Ce volet, pour partie paradoxal, explique d'ailleurs la compréhension qui a entouré certains reproches à l'endroit de Sarah Palin.
Dans ce creuset conceptuel, le Parti Républicain est uni, motivé, conquérant.
C'est un courant qui repose sur le besoin de sécurité. Le monde est dangereux de façon généralisée. L'islam fondamentaliste est le nouvel ennemi irréductible. Iran, Pakistan, Afghanistan, Soudan, et à une moindre mesure l'Arabie Saoudite sont les géographies des
risques extrêmes.
Des pays où des jeunes intellectuels, souvent formés dans des écoles occidentales d'ingénierie, sont devenus des militants d'un Islam politique contemporain qui est l'ennemi absolu.
Dans ce contexte, la puissance retrouvée grâce à Reagan ne doit pas être menacée par une "nouvelle innocence" irresponsable incarnée par Barack Obama.
Cette représentation du monde repose sur des repères simples et manichéens :
- les ennemis sont diaboliques,
- les alliés sont ingrats et fragiles,
- les Etats-Unis ne peuvent compter donc que sur eux-mêmes.
Les Américains sont présentés comme des gens honnêtes, sincères, bien intentionnés, pris dans des pièges diaboliques qu'ils doivent affronter avec courage, détermination et bien sûr avec l'aide du Seigneur qui veille sur eux.
C'est cette "conscience" populaire que Sarah Palin entend incarner et pour le moment elle y parvient avec succès sur le thème du nouveau départ.