via entrepreneur.lesechos.fr par Valérie Talmon
500 000 : c’est le nombre d’auto-entrepreneurs ! Un chiffre qui résume à lui tout seul l’ampleur du phénomène. Pourquoi un tel succès ? Qui sont ces nouveaux créateurs ? Le point.
En un an et demi d’existence, le statut d’auto-entrepreneur a profondément modifié le paysage de la création d’entreprise en France. Ils sont en effet 500 000 à avoir opté pour cette forme de création perçue comme plus souple, moins risquée. Pourquoi un tel succès ? Pour mieux comprendre ce phénomène, voici les résultats de la 3e vague de l’Observatoire de l’Auto-Entrepreneur, réalisée par OpinionWay pour l’Union des Auto-Entrepreneurs et la Fondation Le Roch-Les Mousquetaires.
Un choix de vie à moindre risque92 % des auto-entrepreneurs interrogés, non salariés ou chômeurs, déclarent avoir créé leur activité de leur plein gré. Rassurant ! Ce chiffre peut paraitre évident. Mais il y a peu, une polémique commençait à enfler : des salariés auraient été obligés de devenir auto-entrepreneur pour obtenir ou conserver leur emploi. Si des cas existent malheureusement, ils ne reflètent pas l’ensemble de la situation. « L’auto-entrepreneuriat comme condition à l’embauche par des employeurs malhonnêtes est heureusement très peu pratiquée dans les faits. Cela doit être d’ailleurs combattu car illégal et contraire à l’esprit du régime » confirme François Hurel, Président de l’Union des Auto-Entrepreneurs.
830 euros de chiffre d’affaires en moyenne
79 % des auto-entrepreneurs exigent par ailleurs un contrôle des employeurs qui forceraient à créer des auto-entreprises.
Parmi les auto-entrepreneurs salariés, 98 % estiment ne porter aucun préjudice à leur employeur actuel et 45 % ont prévenu leur patron avant leur inscription.
Ces données montrent qu’un des atouts de ce régime, c’est son cumul possible avec une activité salariée et sa flexibilité. Si pour 34 % des auto-entrepreneurs, cette activité est régulière tout au long de l’année, 21 % s’y consacrent à temps partiel.
La confiance des auto-entrepreneurs dans le régime est toujours aussi solide : 86 % sont fiers d’être auto-entrepreneurs, et 75 % considèrent que ce statut constitue une opportunité pour les générations futures.Les auto-entrepreneurs dédient 52 % de leur temps à leur activité et en retirent 42 % de leurs revenus, soit un chiffre d’affaires moyen de 830 € par mois parmi les 72 % ayant déjà vendu ou facturé (84 % ont démarché des clients et 72 % déclarent avoir déjà vendu ou facturé des services, 80 % s’ils ont plus d’un an d’ancienneté).
Des profils divers, des besoins variés
Un an et demi après la création du régime d’auto-entrepreneur, 85 % des personnes interrogées sont toujours en activité. Parmi les 15 % qui ont arrêté, 8 % ont déjà fait évoluer leur activité vers un autre statut d’entreprise.
Si l’on peut critiquer ce régime comme n’étant pas adapté à la création d’entreprise d’envergure, nombre d’auto-entrepreneurs l’ont bien compris et considèrent que ce statut leur offre une possibilité de test. Un tremplin, en somme. Ainsi, près d’un tiers des auto-entrepreneurs souhaiteraient faire évoluer son statut à court ou moyen terme (dans les 6 prochains mois pour 11 % d’entre eux, dans un an pour 26 % et dans les 2 ans ou plus pour 60 %).Développer une activité complémentaire, tester une idée avec moins de risque : tel semble être le principal atout du régime, lorsque l’on regarde de près le profil des auto-entrepreneurs. Plus de la moitié des personnes interrogées utilise l’auto-entrepreneuriat en parallèle de son statut de salarié (28 %), de fonctionnaire (3 %), d’étudiant (2 %) ou de retraité (19 %). Les « exclusifs » qui se consacrent uniquement à leur auto-entreprise représentent 36 % d’entre eux et la part des chômeurs reste faible (12 %). 39 % des auto-entrepreneurs sont des femmes et l’âge moyen est de 45 ans.
L’enquête montre que plus d’un auto-entrepreneur sur trois est ou a été cadre et 30 % employé. 43 % sont diplômés d’un bac +2 ou au-delà.
Quelles activités sont le plus pratiquées par ces auto-entrepreneurs ? Les services constituent l’essentiel des auto-entreprises créées : services aux particuliers (37 %) et services aux entreprises (24 %), dont 16 % d’activités de conseil.
Après 1 an et demi d’existence, si le succès est là, les besoins le sont aussi. Les auto-entrepreneurs interrogés expriment avant tout un besoin d’aide sur leur déclaration (31 %), leur développement commercial (30 %), l’information vis-à-vis du fonctionnement général du statut (26 %).
Ils sont 90 % à demander une protection contre les propositions malhonnêtes et 69 % à souhaiter une optimisation des plafonds de chiffre d’affaires. Même si ce dernier point n'est pas à l'ordre du jour, c'est un signe fort : les auto-entrepreneurs se voient comme des créateurs... à part entière !
Permalink | Leave a comment »