Ridicule ! Le Troll de l’Elysée se rassure à bon compte. J’étais trop fatiguée hier soir en rentrant fourbue mais contente de la manif parisienne pour faire autre chose que consulter les titres de la presse et jeter un hâtif coup d’œil sur quelques images de BFM. Mais quand même une sacrée envie de rigoler en lisant que toutes affaires cessantes l’Elysée s’était fendu d’un soulignant «une baisse sensible» du nombre de grévistes, sans doute signe pour Sarko que peut-être les Français «adhèrent davantage» au projet du gouvernement… Tu parles !
Je ne dispose bien évidemment pas des chiffres mais comme Nicolas Sarkozy ment comme un arracheur de dents, sur les choses importantes comme pour les plus futiles, je prends ses dires pour une vaine tentative supplémentaire de nous enfumer. Ceci dit, contrai-rement à ce que les imbéciles de l’UMP ne cessent de prétendre, une journée de grève – fonctionnaires autant que salariés du privé – cela coûte cher car c’est retiré de la paye. Deux journées dans le même mois, c’est un beau trou dans le budget à cette période de l’année, rentrée scolaire et autres dépenses qui nous tombent dessus.
La police ment également – comme d’hab – sur les chiffres des manifestants. Tous ceux et celles qui étaient dans les cortèges et sur les trottoirs connaissent mieux la réalité : la mobilisation et la colère ne faiblissent nullement, bien au contraire !
Il est fort dommage que le Troll de l’Elysée n’ait pas vu et entendu les manifestants et une foule de remarques saisies sur le vif en parlant à bâtons rompus avec beau-coup de personnes. Il eût compris que la détestation dont il fait l’objet va bien au-delà de la seule réforme des retraites. C’est sa personne même et l’ensemble de ses pompes et de ses œuvres qui sont mis en cause : les gens n’en peuvent plus ! L’affaire Bettencourt-Woerth a sans nul doute été le catalyseur de toutes les haines et frustrations : les multimilliardaires se gobergent des libéralités monstrueuses de l’Etat cependant que le gouvernement nous demande de nous serrer toujours davantage la ceinture et s’apprête à nous saigner à blanc… Trop, c’est trop !
Ceci dit, Nicolas Sarkozy a fort raison de serrer les fesses : dans les imposants cortèges syndicaux – et encore n’avons-nous pas vu passer celui de la CGT et peut-être d’autres qui n’avaient pas encore tous quitté, loin s’en faut, la Bastille quand je suis remontée prendre le métro vers 16 h 30 – de plus en plus de jeunes et remontés à bloc ! - signe qu’ils prennent conscience des enjeux. «Allez, les petits !» eût dit Raymond Couderc quant il commentait les matches de rugby : les mouches finiront bien par changer d’âne !
Nicolas Sarkozy avait cru désamorcer la colère des étudiants en lâchant opportunément du lest au sujet de la “double peine” que son gouvernement entendait imposer aux familles qui eussent dû choisir entre l’allocation-logement et la demi-part fiscale pour les parents aidant leurs enfants étudiants. Lors même qu’il devient pratiquement impossible à un étudiant de se loger – fort petitement – aux tarifs du marché : à micro-logement, maxi loyer !
Un exemple cité par Tonino Serafini dans Libération du 20 sept 2010 Secrétaire d’Etat recherche studette, prix à débattre qui accompagnait Benoist Apparu visitant – incognito - un 12 m2 à 670 euros (sans les charges) place des Ternes (VIIIe arrondissement de Paris).
Il remarquait déjà le 3 mars 2009 A Paris, micro-appart pour maxi-prix que plus le logement était petit plus le prix au mètre carré était élevé : de 34 à 50 euros le m² contre une moyenne de 24 euros le m² pour des appartements de 70 à 100 mètres carrés…
Comme le dit sans rougir l’un des propriétaires ce ces micro-logements– ils en “exploitent”, le mot n’est pas trop fort, souvent une belle flottille ! – «Oui c’est cher et j’en profite» cité par Hervé Marchon Libération du 19 septembre 2010 A louer. Tout petit studio. Très cher. Que voulez-vous : en Sarkozie les margoulins sont rois !
Le titre de l’article de Gilles Wallon dans 20 minutes (23 septembre 2010) donne le ton Retraites: des jeunes peu mobilisés mais tous préoccupés et surtout le sous-titre : Nicolas Sarkozy veut éviter une révolte étudiante…
Parmi mes très hautes capacités
Les leaders étudiants soulignent que la rentrée univer-sitaire n’a pas encore eu lieu dans toutes les facultés, notamment à Paris. En ce qui concerne les jeunes travailleurs, Stéphane Haar, président de la Jeunesse ouvrière chrétienne (JOC) souligne qu’ils ne peuvent faire grève quand bien même en auraient-ils l’envie : la plupart occupant des emplois précaires «Le droit du travail n’existe pas pour eux. Ils se disent : “si je fais grève, mon patron me vire”. Pour manifester, il faut en avoir la possibilité. Mais on sent une vraie envie de se mobiliser. Les jeunes ont l’impression de n’être jamais entendus».
Etudiants ou jeunes salariés, s’ils se mobilisent Nicolas Sarkozy a raison d’avoir les foies : «Sarko, t’es foutu ! Les jeunes sont dans la rue…»
Je n’ai pas pris de photos. J’avais oublié mon appareil et de toute façon, il m’eût été difficile de prendre des photos tout en brandissant ma pancarte.
J’ai eu le plaisir de rencontrer Grakouik (Intox 2007) en compagnie de Seb Musset (Les jours et l’ennui) et de Jean-François Dupland qui a tenu un certain temps le blog de Désirs d’Avenir 95. Ils m’ont dit que Jacques Rosselin, ex-directeur de Vendredi était également là mais je ne l’ai pas vu à mon plus grand regret car il est super-sympa…
Je vous signale les photos de Cpolitic qui donne aussi un lien pour la vidéo prise par Seb Musset.
Pour terminer, quelques photos prises par ma voisine et amie Dany-L embrigadée par Ariane Mnouchkine avec le Théâtre du Soleil. Ces pancartes m’avaient bien évidemment tapé dans l’œil. Je doute qu’un Sarko ou un Woerth soient susceptibles d’en comprendre le sens !