La réalité n'est pas un concept, mais les concepts peuvent nous aider à connaitre la réalité.
Les concepts d'endroit et d'envers ont pour moi cette utilité.
« Nous croyons que les choses et les êtres sont comme nous les voyons, tout en peau, extérieure ou faussement intérieure, surface réfléchissant la lumière. Un homme de notre connaissance, nous savons que son corps a un envers, ou plutôt un endroit : sa propre vie et sa propre conscience, parce qu’il nous parle. Un chien aussi atteste son endroit, en protestant quand on lui marche sur la patte. (...) Le matérialisme consiste à croire que ‘tout est objet’, ‘tout est extérieur’, ‘tout est chose’. Il prend pour argent comptant le caractère ‘surfaciel’ de la perception visuelle et de la connaissance scientifique. Il prend pour endroit (right side) l’envers (wrong side) des êtres ». Raymond Ruyer, La gnose de Princeton
J'ai un endroit, mon corps.
Mais je suis un envers, la conscience pure.
Et nous confondons notre envers (le corps) avec l'endroit (la conscience pure).
En fait, mon envers est l'ensemble du monde, l'univers entier. L'endroit de l'univers est CE QUE JE SUIS.
S'éveiller, c'est, tout d'un coup, pénétrer dans l'endroit du monde, dans la béance de l'univers, au-delà des formes, de la causalité et du temps.
Mais, ultimement, il n'y a ni envers ni endroit mais une unité envers / endroit, samsâra / nirvana, monde / conscience.
josé le roy
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