Pendant qu’en France, différentes catégories de fonctionnaires plus ou moins âgés décident de défiler pour brailler leur haine des générations futures, les monnaies continuent, dans la plus parfaite indifférence de ceux-là et des dirigeants, à fluctuer sauvagement dans les mauvaises directions. Heureusement, l’intervention des Etats permet de tout remettre d’équerre.
Vous ne le savez probablement pas si vous vous abreuvez aux sources médiatiques franchouille, mais actuellement se déroule de véritables olympiades en coulisses du marché des changes. Dans le flegme le plus opaque, les états agitent leurs petits bras dans tous les sens pour essayer de faire partir les monnaies vers le haut ou le bas selon leurs désirs.
On se rappelle que la Banque Nationale Suisse, à un moment, avait voulu éviter une hausse trop rapide du Franc Suisse contre l’Euro et avait donc massivement acheté un paquet d’euros, permettant de soutenir artificiellement le cours de cette dernière monnaie pendant … quelques heures. Au bilan de quoi, il avait fallu encaisser une sérieuse moins-value que les Suisses sont encore heureux de payer.
Et bien évidemment, pendant ce temps, l’or avait continué de grimper.
Actuellement, c’est le Yen qui est le centre de l’attention tendre et rassurante des états : voyant celui-ci s’apprécier au détriment du dollar, vite, vite, la Banque Nationale du Japon s’est mis en tête d’en racheter massivement histoire d’éviter que leur monnaie ne monte trop et ne provoque un renchérissement de leurs exportations.
Le résultat est résumé dans ce petit graphique :
Comme on peut le constater, en six heures, les effets du shoot s’estompent. Le résultat est, disons, mitigé :
a/ l’effet escompté n’est pas obtenu : le Yen est au final encore plus fort.
b/ la Banque du Japon encaisse des pertes que le contribuable va devoir éponger
c/ mieux : en parallèle, l’or, référence ultime, continue de monter (quelque soit la monnaie de référence) et atteint même à la suite de cette intervention un point haut à quasiment 1300$ pour une once. Merci BOJ.
Notons au passage que cette intervention n’est pas la première dans la semaine de la part de la banque japonaise. Notons aussi que le marché des changes est très régulièrement en proie à ce genre de petites sautes d’humeur depuis maintenant quelques mois.
De la même façon, on se rappellera que, tous comptes faits, les plans de relances, qu’ils soient français, américains ou européens, n’auront absolument pas aidé l’emploi ou l’industrie qui continue de licencier. Mis à part tartiner de baume les cœurs tendres des ministres et de leurs affidés, ces plans auront surtout servi ceux qui ont directement reçu les sommes colossales en question, et pas du tout ceux qui les ont déboursées (ou les débourseront) : les contribuables, ou les générations futures sur lesquelles les armées de vieux fonctionnaires syndicalistes semblent actuellement décidés à marcher.
Autrement dit, le constat général face à l’intervention de l’état dans le domaine économique, c’est … qu’il aurait mieux valu qu’il n’intervint pas. Conclusion que les libéraux ont pourtant anticipé depuis déjà des années. Mais celle-ci, ne répondant pas au dogme du Keynes-Powâ, n’a jamais été prise en compte…
Mhhhh. Snif ? Snif ?
Cette odeur de conifère qui se répand dans l’atmosphère n’est pas anormale.