Ainsi le lièvre de la plaine de l’Orbe proliféra, malgré les grappes de poulets qui pullulent dans le quartier. Il faisait l’objet de soins attentifs, puisque la horde bêlante de fonctionnaires du service de la faune le couvaient du regard pendant que le braconnier continuait d’en tirer quelques uns.
Et voici que ce satané animal boufferait des salades, des jeunes en plus. Une nouveauté inimaginable sans doute. C’est donc Cornelius, le fameux conservateur en chef de la faune qui décide qu’il faut l’abattre en nombre raisonnable, car il coûte cher aux maraîchers.
Du temps où le lièvre ne coûtait pas très cher, on est passé à une période où même des psychiatres spécialisés se penchent donc chèrement sur ses penchants ataviques pour la salade verte très fraîche.
Ajouté à ceci qu’une horde de garde-lièvres le surveillent toujours et que des chasseurs peuvent le tirer simultanément, et qu’en plus le canton va devoir débourser des centaines de milliers de francs en indemnisation de maraîchers, on a vraiment beaucoup avancé.
En plus, on nous annonce pour l’an prochain la pose de barrières anti-lièvres. Un gadget administratif encore un peu plus cher et inutile … car l’agile bestiole s’en moquera. Heureuse époque.
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