Certains, aujourd’hui présentent les Harkis comme de vulgaires mercenaires. Or, les sections de Harkas, étaient composées de volontaires bénévoles, et c’est bien après le début du déclenchement de l’insurrection que furent constituées des unités avec soldes, celles-ci destinés à faire vivre modestement d’ailleurs, les familles des paysans en armes.
Le Front de Libération Nationale (FLN) fit payer très cher l’engagement de ces derniers aux cotés de l’Armée Française. Dix sept membres de la famille du Bachaga BOUALAM furent assassinés dont l’un des fils du Bachaga, Abdelkader né le 23 juillet 1958.
Le recrutement des supplétifs musulmans est encouragé par les promesses dont aucun gouvernement Français ne fut avare jusqu’à la fin des années 50. François Mitterrand alors Ministre de l’intérieur proclamait haut et fort que l’Algérie, c’est la France.
Le 04 juin 1958, le Général –de –Gaulle lance à la foule algérienne, son fameux, je vous ai compris, et précise « A partir d’aujourd’hui la France considère que dans toute l’Algérie, il n’y a qu’une seule catégorie d’habitants, il n’y a que des Français à parts entières avec les même droits et les même devoirs ».
A Oran, le nouveau Président auréolé de son titre prestigieux de fondateur de la France libre enfonce le clou « A Mostaganem, le 06 juin, il reprend le slogan autour duquel s’est faite la révolution du 13 Mai, Vive l’Algérie Française ! Cela m’a échappé dira t’il à quelques confidents à son retour à Paris) ».
Il y aura aussi « la France de Dunkerque à Tamanrasset » Moi vivant jamais le drapeau du FLN, ne flottera sur Alger... .
Faces à tous ces slogans, comment des âmes fragiles n’auraient-elles pas été confortées dans leurs choix pros-français par de telles promesses relayées par tous les responsables de la hiérarchie militaire ?
Et certes, avec le temps, compte tenu de l’évolution de la politique algérienne du Général de Gaulle, certains Harkis changeront de camp, fournissant de nouveau cadres à l’insurrection ou s’efforçant d’aider celle-ci tout en continuant officiellement à la combattre.
Ils seront loin d’être la majorité, si l’on juge par l’ampleur des massacres à l’heure des règlements de comptes. Des comptes que comme toujours, les éléments de la onzième heure (les « Marsiens » par allusion au mois de mars au cours duquel furent signés les accords d’Evian du 18 mars) seront les plus acharnés à réclamer.
Théoriquement, les accords signés entre le gouvernement français, et le gouvernement provisoire de la République algérienne (GPRA) garantissaient la sécurité des personnes et des biens dans une Algérie désormais promise à l’indépendance.
L’accord de cessez le feu stipulait que les deux parties s’engageaient à interdire tout recours à des actes de violences collectives ou individuelles.
La déclaration générale précisait « nul ne pourra faire l’objet de mesures de police ou de justice, de sanctions disciplinaires ou d’une discrimination quelconque en raison d’opinions émises à l’occasion des événements survenus en Algérie avant le jour du scrutin d’autodétermination ou d’actes commis à l’occasion des mêmes événements du cessez le feu ».
Aucun Algérien ne pourra être contraint de quitter le territoire algérien, ni empêché d’en sortir.
Mais l’Armée Française en Algérie avait reçu l’ordre de ne plus bouger à partir de la mise en application de ces accords, sauf en cas de légitime défense.
Or elle seule aurait pu efficacement s’opposer à des représailles exercées contre ses anciens supplétifs, étant donné la carence de l’exécutif provisoire et de la force locale dont il disposait théoriquement.
L’Algérie passait totalement aux mains du FLN, et de son bras armé le FLN à partir de la proclamation de l’indépendance, le 01 juillet 1962.