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Reprise des fusions-acquisitions

Publié le 24 septembre 2010 par Copeau @Contrepoints

L’activité des fusions-acquisitions poursuit sa reprise en France, dynamisée par des opérations d’envergure comme celles lancées par GDF Suez en Grande-Bretagne ou par Sanofi-Aventis aux Etats-Unis.

Reprise des fusions-acquisitions
(Reuters) Les statistiques du troisième trimestre bénéficient aussi de l’appétit retrouvé des fonds de capital-investissement. Et elles ne prennent pas encore en compte l’annonce par France Télécom d’une prise de participation de 40% dans Meditel, le deuxième opérateur télécoms marocain.

« Les industriels se sont remis à faire du M&A et, qui plus est, du M&A ambitieux », estime Emmanuel Hasbanian, chargé de l’activité fusions-acquisitions chez Deutsche Bank.

Pour le banquier, les conditions financières et les attentes des investisseurs constituent « un bon alignement d’étoiles » pour les chefs d’entreprise qui souhaitent offrir des perspectives de croissance à leurs actionnaires.

Les transactions annoncées impliquant au moins une entreprise française ont augmenté de 87% depuis le début de l’année en comparaison avec la même période en 2009, selon les données de Thomson Reuters publiées vendredi.

L’indicateur qui analyse l’activité par rapport aux seules « cibles » françaises progresse quant à lui de 8% alors que dans le même temps l’Europe connaît un déclin de près de 6%.

L’activité en France suit donc la tendance mondiale qui se caractérise par une reprise, en particulier pour les pays émergents, les opérations transfrontalières et l’activité des fonds d’investissement.

Le capital-investissement a marqué l’actualité en France avec des opérations importantes comme la vente de Picard Surgelés ou de la chaîne d’hôtels B&B, malgré quelques échecs comme la vente ratée de la chaîne de restauration rapide Quick.

« La France a connu un redémarrage de l’activité LBO beaucoup plus soutenu que d’autres géographies comme l’Allemagne », note ainsi Céline Méchain, directrice chargée de la relation avec les fonds d’investissement chez Goldman Sachs.

« Nous sommes dans une fenêtre de tir où les fonds de private equity ont encore beaucoup d’argent à dépenser de leur dernière levée », juge la banquière, qui ajoute que les fonds veulent aussi profiter du laps de temps qu’il leur reste avant l’arrivée du « mur de la dette de 2012″, une période de refinancement qui pourrait assécher le marché du crédit.

Si l’énergie, le secteur pharmaceutique ou les télécoms ont le vent en poupe, le secteur des médias connaît aussi actuellement une certaine effervescence en France avec la vente du journal Le Parisien, l’offre non sollicitée d’Axel Springer sur le site SeLoger.com ou encore les spéculations qui entourent l’avenir du site de rencontres Meetic.

Les opérations « politiques » comme l’augmentation de capital d’Areva et la constitution d’un pôle minier français pourraient aussi enfin éclore après de nombreux retards.

Le marché pourrait aussi bénéficier d’une reprise progressive des introductions en Bourse, avec notamment celle prévue par le groupe hôtelier et de casinos Lucien Barrière ou celle envisagée par la maison de négoce de matières premières Louis Dreyfus.

Mais certains observateurs soulignent que les performances médiocres des marchés, la nervosité persistante concernant les dettes souveraines ou l’économie américaine ne permettent pas de parler de nouveau cycle.

« Ce n’est pas complètement la sortie de crise, il n’y a pas de frénésie de deals, il faut relativiser », note Eduardo Fernandez, un avocat du cabinet d’affaires Willkie Farr & Gallagher.


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