Vous savez, à l’intérieur, lorsqu’il y avait la toute première installation, il y avait une dynamo entraînée par la machinerie, pour charger des batteries qui alimentaient quelques lumières et… le brûleur à mazout… du fourneau dans la cuisine du restaurant. C’était-là quelque chose d’unique. En tout cas, moi, je n’ai vu ça que là. Et il y avait une procédure précise pour mettre en marche ce brûleur équipé d’un moteur à courant continu. Le chef cuistot, c’était assez spécial de le voir enflammer un coton imbibé d’alcool de réchaud à fondue, mettre en marche en partie le moteur, ouvrir la porte du fourneau, bouter le feu au mazout puis refermer la porte du fourneau et revenir rapidement pour terminer la mise en marche du moteur. Mais le courant, lui, il descendait depuis la grande roue de la gare. Autrement dit, c’est le grand moteur situé à Cry d’Er qui entraînait le câble jusqu’à Bellalui où on prenait de sa force pour faire le courant qui allait permettre au fourneau de chauffer les plats. Pas mal non, pour l’époque, on se débrouillait comme on pouvait pour avoir du courant. Notez que ce mot «courant», il englobait à lui tout seul les notions de force, de chaleur, de puissance, de tension, de lumière. Personne n’y comprenait rien, et surtout pas là-haut. C’était le courant et c’est tout.
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