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Chaque jour, la nuit gagne un peu en intensité.
Il serait vain d'attendre désormais l'aube pour rencontrer la page blanche.
*
D’obscures forces viennent entraver le chemin des mots.
L’amour se brise sur le mur devenu désert.
Seule la passion peut encore nous inviter à poursuivre.
*
Ce qui vient à mauvaise haleine,
Brouille les cartes où le lien se frayait ouverture.
Lorsque la porte se ferme au nez de l’espérance,
C’est que nous avions tort de la laisser dehors.
Nulle surprise qu’alors des pieds en treillis viennent à l’écraser.
*
Obscures dénonciations, sombres mains qui manient le ciseau.
Que savez-vous de ce qui vient en amont du poème ?
Ce silence et cette solitude à nuls autres pareils,
Qui nous laisse frémissants, n’osant marcher encore,
Au grand soleil où vos défilés paradent,
Marchant au pas cadencé de vos esprits englués
Dans les marées noires de l’ignorance.
*
C’est horrible bêtise que celle qui prétend réduire au silence
La parole envolée, portée par vents de liberté absolue.
Rien en peut en arrêter la course,
Ni barreaux, ni censure.
Votre ombre plane certes,
Cherche à effrayer le miséreux.
Vous cognez sur le poète,
Avec la prétention de favoriser la peur,
De rendre vaines les tentatives de révolte.
*
Prétentieux qui vous arrogez
Le versant misérable du politique.
Vous ne pouvez rien contre la poétique,
Celle qui se tisse entre deux mots d’amour,
Dans le vol d’une colombe à ma fenêtre ouverte.
Votre front pue,
Tandis que nous cultivons les roses,
Celles qui nous font rêver
Bien au-delà de vos pauvres vociférations.
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Manosque, 22 août 2010
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