Jour de manif

Publié le 23 septembre 2010 par Jfa

A Nice, selon mes estimations, si la manifestation d’hier était belle, elle m’a semblée, comme je le craignais, un peu moins fournie que celle du 7 septembre. Ceci dit, le chiffre de 7 500 avancé par la police est grotesque pour qui a vu le défilé. Cela reste néanmoins, pour Nice, une très belle manif, preuve que le sujet des retraites mobilise. Et ce, même si, à 15 jours d’intervalle, se retrouver avec deux jours de paye en moins sur le salaire du mois en fait réfléchir plus d’un en ces périodes de difficultés économiques.

Il semble que, nationalement, la mobilisation soit du même ordre, légèrement inférieure dans l’ensemble ou à peu près équivalente.

Je continue de penser que la stratégie syndicale  d’appeler à manifester après le vote de l’Assemblée Nationale était mauvaise et je continue d’affirmer que les grèves de 24 heures à répétition sont le plus sur moyen d’enterrer un mouvement.

Etait-il possible de proposer autre chose ?  Peut-être… Notamment en battant le fer quand il était chaud, dans la semaine suivant le 7 Septembre. Etait-il possible de proposer un mouvement plus dur, avec grève reconductible ? Je n’en sais rien.  Les syndicats semblent dire que non, que les français ne sont pas prêts à se lancer dans une épreuve de force et qu’une action dure serait obligatoirement impopulaire. Ce qui est certain, c’est qu’on ne le saura jamais et que ce type d’action à répétition, tous les 15 jours ou, comme l’an passé, tous les mois, casse une mobilisation.

Faut-il y voir une volonté délibérée des organisations syndicales ou simplement une erreur d’appréciation ? J’avoue que, ces phénomènes se déroulant régulièrement, avec les mêmes résultats, j’ai tendance à penser qu’il  n’y a pas là une erreur d’analyse. Pourquoi ? Parce qu’il existe, comme dans les grands partis politiques, une bureaucratie syndicale nationale bien installée et qui semble satisfaite de son sort.

En outre, pour en venir aux partis politiques, le message implicite du PS: “Pour les retraites, il vous suffira d’élire nos candidats en 2012″ ne me semblait pas particulièrement mobilisateur.

J’en arrive donc à la conclusion que, comme je le prévoyais, beaucoup de facteurs, malgré un refus massif des mesures gouvernementales, se sont ligués pour que ce mouvement de protestation s’éteigne.

La faute aux français ? Je ne le crois pas. Du fait d’une lourde responsabilité des directions syndicales ? Vraisemblablement.  Avec l’incapacité du PS de voir la chose autrement que comme un moyen d’avoir des élus supplémentaires ? Certainement.

Mais aussi, qu’aurait-il fallu faire d’autre ? J’avoue humblement que je ne sais pas et je dois même dire qu’il y a des fois où je me demande si ce genre de cortège, même s’il me fait très plaisir quand il est massif, n’est pas un peu désuet pour affronter une ploutocratie.

- “Malaise”. Le Monde.

- “Huit idées fausses sur la délinquance et la violence”. Rue 89.

- “Les mobilisations sociales à l’heure du précariat”. La vie des idées.

- Les oeuvres de Kassandra. Urbanwasabi. Cela devrait plaire à Leo Nemo.

- “Analyse : Al-Qaïda est morte à Tora-Bora en 2002″. ContreInfo.

- Compter les manifestants. Le Monde. Encore une fausse-promesse sarkozienne.