Les chiffres préliminaires* de l'indice PMI Composite (niveau d'activité du secteur des services et manufacturier pour la zone euro) dénotent un franc ralentissement en Europe qui a pesé aujourd'hui sur les principaux indices du continent. L'indicateur décélère de 56,2 en août à 53,8. Certes le ralentissement s'opère à partir d'un point assez élevé mais celui-ci est très net particulièrement au sein de la 1ère économie européenne puisque la baisse s'élève à 3,6 points pour le PMI manufacturier allemand et même à 4,6 points en ce qui concerne la composante des nouvelles commandes du secteur qui rejoint 53, soit une zone de croissance nettement moins soutenue que les mois précédents.
Les nouvelles affaires rentrent donc moins bien en Europe comme le montre le graphe ci-dessous (*Les chiffres préliminaires -ou indice flash- concernent entre 85 à 90 % des résultats des enquêtes de conjoncture réalisées auprès d'un panel de 4500 directeurs d'achat des secteurs concernés. Le chiffre final est à suivre d'ici quelques jours. Un chiffre > 50 = croissance de l'activité / < 50 = contraction de l'activité)
Outre-Atlantique, les publications sont un peu plus satisfaisantes avec une progression de 7,6 % des ventes de logements anciens en août. L'indice des indicateurs avancés progresse par ailleurs de 0,3 % sur un mois contre 0,1 % le mois précédent ce qui a permis d'endiguer le fort repli de la mi-journée.
Le CAC 40 termine pile poil sur l'important support à 3710 et confirme enfin un tout début de reprise en main tangible de la part des acheteurs dans la zone 3672-3710 (la longue mèche sous le chandelier du jour - ou bottom tail - désigne le terrain que les vendeurs ont concédé en fin de séance, ce qui correspond à une zone de forte demande, c'est à dire un support de la même manière que la longue mèche du chandelier de mardi -ou top tail- exprime une zone de forte offre de titres, c 'est à dire une résistance)
Le chandelier du jour est donc plutôt positif pris isolément mais il s'insère dans une configuration d'ensemble où le graphe envoyait dès vendredi des alertes de changement de comportement et de fragilisation dans un marché suracheté. Le marché, après avoir saturé longtemps à la hausse, est maintenant entrain de sortir à la baisse de cette zone de tension en sur-achat, ce qui est assez souvent périlleux d'autant que le marché directeur américain nécessite maintenant une vigilance accrue.
Le Dow Jones réintègre en effet ce soir un biseau ascendant après une phase d'excès haussier. En cas de rupture à la baisse du support ascendant le risque de décrochage est élevé habituellement. (Pour mémoire : il s'agit là pratiquement de la même configuration que celle du 19 avril dernier sur l'indice des semi-conducteurs qui avait débouché quelques jours plus tard sur le fort décrochage des marchés actions)
√ Les sorties baissières à l'issue de biseaux ascendants portent le risque d'être un peu plus violentes après excès haussier ou phase d'euphorie que celles qui résultent d'une simple sortie par le bas d'une telle figure. Une partie du marché se porte acheteur lors de la rupture de la résistance accompagnant une possible accélération de la hausse. Lors de la réintégration, une partie de ces nouvelles positions sont coupées, le scénario étant invalidé et la nécessite étant de prévenir les pertes mais le scénario haussier (antérieur) reste néanmoins valide. En cas de rupture ultérieure du support, le marché comprend alors des opérateurs avec un reliquat de positions qui sont prises totalement à contre-courant en plus des ordres stop habituels positionnés pour sécuriser les positions initiées antérieurement à cette forte sortie haussière. Le marché est pris à revers.
A suivre et à surveiller dès demain en fonction notamment du chiffre des commandes de biens durables à 14H30 attendues en baisse de 1,4 % et le chiffre des ventes immobilières dans le neuf à 16H00 attendu en progression de 5,4 % (à partir d'un chiffre de 276 000 pour juillet qui sera sans doute révisé)