Magazine Focus Emploi

Jeux vidéo : à quand la révolution

Publié le 23 septembre 2010 par Yannick Manuri

Je vous partage rapidement un article auquel j’ai participé, paru ce matin dans le cahier techno/média de Branchez-vous.

Bonne lecture

image

Malgré ses avantages indéniables, l’univers des jeux vidéo rebute encore beaucoup d’annonceurs.

Si je vous disais qu’un média rejoint 48% des foyers canadiens, avec une démographique composée aux deux tiers d’hommes âgés en moyenne de 35,8 ans, seriez-vous intéressés à y annoncer?

Et si, en plus, ce média est on ne peut plus immersif et engageant, vous flaireriez la bonne affaire, non?

Sans compter que l’industrie profite de la montée des téléphones intelligents, notamment le système Android, de Google.

Le monde du jeu vidéo a bien évolué depuis l’époque de la première console Nintendo (pour ne pas remonter plus loin).

On retrouve aujourd’hui des jeux s’adressant à des hommes matures, comme Call of Duty, de même des jeux pour toute la famille, tel Guitar Hero ou les nombreux jeux de la Wii.

Les graphismes sont incroyablement perfectionnés, les possibilités de placement de publicités peuvent se faire dans un environnement réaliste et pour un budget raisonnable (15 000$ et plus).

Ajoutez à cela le fait que plusieurs consoles se connectent directement à Internet et permettent ainsi le placement de bannières publicitaires dans le jeu bien après sa sortie en magasins.

Mais pourtant…

Pourtant, le média peine à attirer les annonceurs.

Dans un dossier publié par MarketingQC [une publication à laquelle je collabore], Carine Salvi, une ex-Branchez-Vous!, explique que les directeurs de régies publicitaires spécialisées dans le domaine doivent encore «évangéliser le marché». Une façon élégante de dire «vendre sa salade».

Certains, comme Telus ou Microplay ont commencé à tirer avantage du média, mais ils sont l’exception.

C’est encore plus vrai au Québec, où le retard est flagrant. Étonnant, quand on sait que la province est une grande productrice de jeux vidéo (Ubisoft, Eidos, et EA ont leurs bureaux à Montréal).

Dans un échange de courriels, j’ai demandé à Yannick Manuri, président d’Espresso Média, une régie publicitaire à l’origine de quelques initiatives intéressantes dans ce domaine (dont celle de Microplay sur les jeux de la Xbox 360 : NHL 10, UFC 2009 et Fight Night), pourquoi le Québec traîne de la patte.

Voici les points qu’il a soulevés :

• C’est un nouveau média qui prend du temps à se faire connaître.

• Les annonceurs ont plus ou moins confiance (par méconnaissance du produit).

• Internet a quand même pris plus de 10 ans avant de commencer à devenir
rentable.

• La portée est plus petite que sur les autres médias (ce n’est pas un média de masse).

• On rejoint surtout les 12-34 ans, principalement chez les hommes.

• C’est quand même cher par rapport aux autres possibilités offertes dans le marché.

• Les opportunités publicitaires sont contraignantes pour le moment.

Sur le retard particulier du Québec, Yannick Manuri ajoute que la province tire souvent de l’arrière dans l’adoption des nouvelles technologies. Ajoutez à cela les enveloppes budgétaires restreintes qui limitent les possibilités de mix-média.

Yannick Manuri affirme aussi qu’il ne croit pas que le média deviendra un jour «mainstream». On y vendra plus de publicités, définitivement, mais la portée demeurera limitée à des groupes très précis.

Et il ne faut pas oublier que la violence inhérente à plusieurs des jeux les plus populaires peut rebuter les annonceurs. «Mais il peut y avoir des fits naturels pour des annonceurs dans des jeux plus violents, écrit Yannick Manuri, comme l’Armée canadienne ou Harley Davidson.»

Un média intéressant, donc, mais toujours un média de niche.

par Patrick Bellerose


Retour à La Une de Logo Paperblog