A quelques semaines des élections de mi-mandat, le clignotant est au rouge pour les démocrates à Washington. Les journaux américains prédisent une marée républicaine au Congrès US.
La stratégie des républicains a semblé payante deux ans après les irrésistibles élections du président Obama. Elle a consisté à empêcher les réformes de fond de l’administration démocrate. A épuiser le gouvernement Obama dans de longs et interminables débats de procédure. Toute chose qui a permis aux adversaires résolus du président de gagner du temps et de bloquer dans l’œuf, les initiatives les plus audacieuses d’une administration dont le crédo était de changer la donne à Washington.
La vérité est que le conservatisme a la vie dure et niche dans les moindres replis de la société américaine. En témoigne la montée en puissance du Tea party, ce groupe ultra-conservateur qui table sur les frustrations de l’Amérique profonde. Le camp républicain a donc utilisé une tactique de guérilla parlementaire qui a fini par miner une administration aux prises avec les défis grandissants d’une économie gravement atteinte au moment de la prise de fonction du président Obama.
Aujourd’hui, les conseillers économiques du président partent l’un après l’autre ; et le dernier et non des moindres est Larry Summers, le grand architecte du plan de relance lancé par son administration en vue de remettre sur ses pieds une économie sur les genoux depuis 2008.
Un plan de relance qui a vu des obstacles inattendus se dresser sur son passage et trainer comme un boulet les réticences des grands manitous de Wall Street.
Et puis, il y aussi, ce que l’éditorialiste Bob Woodward a appelé : « les guerres d’Obama ». Je dirais plutôt les guerres laissées en héritage par l’administration précédente. Le président vit un terrible dilemme : comment mettre fin à la guerre sans un retrait précipité qui rappellerait la chute de Saigon et le retrait sans gloire des marines du Vietnam.
Le décor est désormais planté pour le traditionnel jeu de bascule de mi-mandat ou on voit une majorité remplacé l’autre. Et les deux années qui vont suivre ne seront pas pour l’administration démocrate, une partie de plaisir.
Mais c’est vrai aussi que l’actuel président des Etats-Unis a l’habitude des combats que l’on croit perdus d’avance.
Roody Edmé