Saltburn est idéalement placée pour la contrebande du fait des montagnes derrière lesquelles il est facile de se cacher. Ses criques boisées et ses plages privées étaient aussi d’excellentes couvertures pour décharger les cargos. A la fin du 18ème siècle, cet endroit devint connut comme plaque tournante de la contrebande du fait du nombre d’affaires illégales qui y avaient lieu. Coatham est d’ailleurs décrit comme un endroit dangereux pour les voyageurs, par le journal The Newcastle Chronicle de Juin 1778.
Ce haut niveau de contrebande – qui dura 150 ans – fut une réponse aux taxes sur l’importation de biens comme le gin, le thé, le brandy et les textiles imposée à cause de la guerre que l’Angleterre menait contre la France et les Etats-Unis.
- Qui étaient les contrebandiers ?
Un jeu de chat et la souris entre les officiers de police et les contrebandiers se mit en place et le fait de savoir comment les consommateurs et contrebandiers leur échappaient fait maintenant partie du folklore local. Une histoire raconte qu’une vieille dame aurait caché un baril de spiritueux sous sa volumineuse jupe pendant que les officiers fouillaient sa maison. Selon le compatissant Révérend Grant, les femmes habitant prés de la ville de Marske étaient ravies de donner de fausses informations et de tromper les officiers. Il raconte qu’elles réceptionnaient des feuilles de thé la nuit et qu’elles donnaient de faux renseignements aux officiers quant à la direction que les contrebandiers avaient pris. Une fois la police éloignée, les hommes de Marske transférait le thé dans une direction totalement opposée.
Le folklore raconte aussi l’histoire d’un cheval qui s’avéra être l’outil indispensable pour le marché illégal. Ce cheval était capable de retrouver le chemin de la maison de son propriétaire depuis Rivers Tees à Saltburn, sans aucun cavaliers sur son dos, et transportant du tabac de contrebande. Les enfants étaient aussi réquisitionnés et même parfois involontairement. En effet, il était facile de dissimuler une bouteille de spiritueux dans les vêtements d’un bébé bien enveloppé dans son berceau.
Dans le but d’éradiquer le commerce de contrefaçon, les batailles entre les officiers de police et les contrebandiers se firent de plus en plus fréquentes et de plus en plus violentes : la violence était devenue commune des deux cotés. En 1778, le Newcastle Chronicle décrit les tactiques brutales employées par les contrebandiers. Les mousquets étaient par exemple utilisés et la mort et la destruction était de mise pour quiconque s’opposerait à eux. Une lettre de menace laissée par les contrebandiers à été retrouvée et en garde les officiers si jamais ils osaient les empêcher de continuer leur commerce.
- L’exemple de John Andrews :
A la fin des guerres napoléoniennes, les contrebandiers de Saltburn durent faire de plus en plus attention aux officiers de police. Forcé de décharger son cargo plus loin que d’habitude, John Andrews se retrouva à Blackhall au nord d’Hartlehoop, et c’est à ce moment qu’il fut prit en flagrant délit par les autorités. La légende raconte qu’il galopa au travers de la rivière Tees –qui ne devait pas être très haute – jusqu’à Coatham et qu’il demanda au garde-côte de lui donner un alibi. Le juge de son procès estima qu’il était impossible de traverser la rivière dans le laps de temps qu’Andrews l’avait fait et en déduit que ce dernier ne pouvait pas être à Blackhall au moment du déchargement du bateau.
- Quelques précisions :
Pour comprendre le développement de la légende, il faut se pencher du coté de la communauté de Saltburn qui à elle-même, tenu cette légende vivante. Sachant que cette légende a grandit au sein même de la communauté, il est surprenant qu’au fil des années les aspects violents de l’histoire aient été abandonnés. De plus, des descendants des contrebandiers sont surement encore présents dans la communauté et ces gens là sont plus enclins à imaginer leurs descendants comme des héros plutôt que comme des criminels.