Le dispositif du bonus-malus instauré en janvier 2008 sera être très prochainement revu et corrigé par le gouvernement. En effet les bonus coûtent plus à l’Etat – donc au contribuable – que les malus. Autrement dit, comme le fait remarquer Le Parisien, les automobilistes français seraient « trop bons élèves ». Le gouvernement prévoit donc d’abaisser de 5 grammes de CO2 par kilomètre le seuil d’application du bonus. Ainsi, pour être un bon citoyen ami de la Nature et empocher 700 euros, il faudra désormais acheter un véhicule consommant entre 96 et 115 grammes de CO2 par kilomètre, contre 101 à 120 grammes jusqu’à présent.
C’est là tout le paradoxe des incitations publiques qui se révèle à nous. Le fait que le gouvernement ait à coeur d’empêcher que les dépenses n’excèdent les recettes est en soi une bonne chose et témoigne d’un esprit de responsabilité dont on est que trop tenté de le féliciter.
Mais aussi saine soit-elle en apparence, la réaction du gouvernement est viciée à la racine. Bonus ou malus, c’est toujours le contribuable qui est ponctionné, soit en tant que simple contribuable, dont une partie des revenus va au financement d’une telle incitation, soit en tant qu’automobiliste coupable d’avoir acheté une voiture polluante, autrement dit pas assez verte aux yeux de l’Etat.
Cette information est donc une nouvelle pour les personnes soucieuses d’assister à l’avènement des transports 100% écolo. Pour les autres en revanche, qui se soucient avant tout de savoir combien on leur prend et combien on leur laisse, ces préoccupations de comptable n’ont rien d’une information : elles ne font que confirmer qu’il s’agit pour le gouvernement non pas de ponctionner le contribuable un peu plus ou un peu moins, mais de savoir dans quelle cause investir le butin ainsi récolté.
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