Magazine Psycho

Journées Psypropos à Blois (23/10/10) et Orléans (27/11/10)

Publié le 23 septembre 2010 par Balatmichel

Enfance(s)

Déjà parlé avant sa naissance, par ses parents dès leur propre enfance, et avant même leur rencontre, l'enfant vient au monde, réalisant son désir et le leur dans le bain du langage qui spécifie l'espèce humaine.

A travers les premiers contacts familiaux, se structurent les premiers pas de son développement singulier. Il éprouve le monde des sensations, des paysages psychiques qui l'entourent : monde immédiat tissé de mots, d'histoires où il découvre peu à peu sa « maison-corps » selon l'expression de Françoise Dolto, base de son processus de séparation-individuation (Donald Winnicott). Portée par le respect, l'assentiment et par l'articulation symbolique qui les fonde, la « fonction phorique » (Pierre Delion) parentale dispense encouragements, incitations, sollicitations, émerveillement et lui permet de cheminer de l'illusion omnipotente à l'assumation de sa solitude de parlêtre à la rencontre d'autrui, dans un processus où le travail de la culture accueille la précarité de l'humanisation partagée. Quelle enfance lui sera possible ?

La relative indétermination du hasard de jadis, rencontre aujourd'hui le progrès de la science intégrée à la logique du marché qui offre une réponse aux demandes naguère informulées. Le désir d'enfant et le désir de l'enfant se réalisent désormais à cette aune : fécondation in vitro, grossesses tardives, embryons congelés, banques de sperme par exemple. Partage, angoisse, discorde, péril psychique modèlent et infléchissent dans l'actualité technicisée, la tranquillité et la sagesse pratique ancestrale. Qu'en est-il du désir objectivé par la production et la reproduction humaine ?

Le climat familial lui-même s'est modifié : séparation, divorce, familles dites recomposées, adoption au sein de familles monoparentales, ou homosexuelles. Qu'en est-il alors des premières identifications, de la castration, des interdits quand, au service du bien, semblent s'abolir toutes les restrictions de jouissance ? Comment, dès son plus jeune âge, va-t-il trouver la possibilité de se situer ? La convoitise des marques ou des objets offerts à la satisfaction des jeunes « téléphages », la réelle toxicomanie programmée par ces embrayeurs de jouissance qui agitent, qui hyperactivent, sont une production médiatique de masse, court-circuitant dans des conduites à risque dès le plus jeune âge la possibilité d'une sublimation.

Au-delà du berceau familial où se tisse sa structure, l'enfant rencontre aussi l'aliénatoire social qui, à l'opposé de ce marché de la séduction, impose ses exigences normalisantes à l'émergence du singulier. L'école lui propose ses objectifs et ses méthodes, l'évalue, mesure sa progression, ses performances et ses acquis fondamentaux. Ces impératifs restreints et structurants à la fois, lui font alors encourir le risque d'une soumission, d'une servitude volontaire où le surmoi le plus férocement archaïque peut censurer ses rêves d'initiative, d'invention, de création, de croissance... L'idéal du moi, héritier du narcissisme originaire, y est toujours mis en difficulté, et du fait des stratégies d'émulation compétitive, tenté de se replier sur une image idéale réglant de façon homogénéisante ses comportements et ceux de ses semblables. La compulsion domine son rapport au savoir. Sa progression surdéterminera son orientation scolaire et professionnelle à la mesure de ses performances. Les questions qui animaient « l'âge de la grâce » à son entrée dans la scolarité se trouvent rabattues par l'utilitarisme malthusien qui anticipe les futurs bassins d'emploi. Une autre option anthropologique est-elle possible aujourd'hui ?

Sur le plan éducatif, comment les droits de l'enfant sont-ils respectés ? Et quand la protection de l'enfant jugé en danger devient-elle nécessaire ? Car l'enfant est aussi « croissance », mot qui a la même étymologie que « création » nous dit H. G. Gadamer : comment cette potentialité se trouvera-t-elle maintenue ou mise à mal dans son mouvement d'être allant et devenant ?

Imprévu, surprenant, étonnant, l'enfant émerveille ou déçoit. Selon les avatars de l'existence, il chemine, répète, s'identifie, bifurque, s'ouvre, se referme, se replie, se déploie... Unique, il butte sur ce qui le détermine, éprouve sa solitude. Ses bonnes ou mauvaises rencontres infléchissent sa ligne d'existence. Devenir autre tout en demeurant le même, cette dialectique le confronte aux diverses présentations de l'idéal, aménage l'estime de lui-même et lui fait penser son enfance, son âge adulte, réarticuler les questions de sa naissance et ce qu'il connaît de ses ancêtres pour s'envisager dans un horizonné où au-delà des deuils qu'il a déjà éprouvé, il peut se familiariser avec la mort, le terme de sa vie. Tout cela fait-il une existence qui vaille la peine d'être vécue ?

Il n'y a d'enfant que singulier, pourtant les enfances de chacun, ses enfances, seront remémorées par les autres et en première personne, par lui-même, l'oubli cheminera au regard des nouveautés vécues. Pour chacun, ses Rencontres déterminantes réarticuleront le sens et le rapport à la vérité qui fondent sa disparité subjective d'avec tout autre.

En 2010, Psypropos et ses invités, pour qui « tout ne se joue pas avant trois ans » chemineront dans le questionnement que nous vous proposons, sur ce thème « Enfance(s) » dont Pierre Delion a posé les premiers jalons le 1er juin.

Informations complémentaires : 02.38.54.46.89

Journée d'étude à Blois Samedi 23 Octobre 2010 Auditorium de la Bibliothèque Abbé-Grégoire (place Jean-Jaurès) [Accueil des participants : 8h30/9h00]

9h15 - Serge Bruckmann, psychiatre (Orléans), ancien président de l'association : Ouverture. Modération de la matinée : Frédéric Godard et Michel Lecarpentier

9h30 - Marc Ledoux, psychanalyste, La Borde : « L'enfant qui joue en nous. »

10h00 - Monique Chassagnol, professeur émérite à Paris X Nanterre : « La famille en question et la mort en jeu dans Peter Pan. »

10h30 à 11h00 - Pause.

11h00 - Catherine Pochet, Institutrice : « Heureux hasards ? Accueillir des enfants dans une classe coopérative institutionnalisée. »

11h30 - Débat.

12h30 - Pause Déjeuner. Modération de l'après-midi : Marie-Christine Hiebel et Elisabeth Demessine

14h15 - Cléopâtre Athanassiou-Popesco, psychanalyste : « L'expérience de la lumière dans l'instauration des processus de symbolisation, à propos de Iolenta de Tchaïkovski. » 15h15 - Jean Oury, psychiatre, psychanalyste, La Borde : « Les enfants. Groupes. Psychothérapie et pédagogie institutionnelles. »

16h00 - Débat. (Clôture de la journée à 17h00)

Journée d'étude à Orléans Samedi 27 Novembre 2010 Musée des Beaux Arts d'Orléans (Proche Cathédrale) 1 rue Fernand Rabier [Accueil des participants (pas de petit-déjeuner prévu) : 10h00]

Modération de la matinée : Serge Bruckmann et Patrice Ridoux

10h30 - Martine Menès, psychanalyste, Paris : « L'enfant, entre désir et horreur de ça-voir. » 11h - Benoît Bayle, philosophe, psychiatre : « Psychopathologie de la conception. » 11h30 - Débat. 12h30 - Pause Déjeuner.

Modération de l'après-midi : Elisabeth Batier et Monique Moussier 14h15 - Sébastien Perbal, professeur de philosophie (Orléans) : « Enfance et Education. »

15h - Dominique Décant-Paoli, pédopsychiatre, psychanalyste (présidente du Centre International de Recherche et Développement de l'Haptonomie) : « L''appel à l'intentionnalité vitale comme ressort de l'éducation et de la thérapie en haptonomie. »

15h45 - Bernadette Després, illustratrice : « Le parcours d'une artiste qui fait rire et grandir les enfants. » 16h15 – Débat. (Clôture de la journée 17h15)


PSYPROPOS 2010 Enfance(s) [Bulletin d'inscription] A renvoyer dès que possible (par défaut sur place) à

PSYPROPOS 4 rue chanzy, 45000 Orléans (02 38 54 46 89)

Nom : Prénom : Adresse : E-mail : ¤ Adhésion annuelle (Soutien à l'association Psypropos) : 10 € o

¤ Inscription pour Blois & Orléans :

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[UNE JOURNEE BLOIS o OU ORLEANS o] 40 € o
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Tarif étudiant 25 € o

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[DEUX JOURNEES BLOIS ET ORLEANS] 70 € o
-
Tarif étudiant 40 € o (les montants comprennent l'inscription et les actes des journées)


[Bon de commande Actes] (+ 2€ de frais de port) Les actes des journées des annees passees sont egalement disponible sur place :

[1991 à 2001] – (5 € l'unité) : o Voix et Regards. o Figures du père. o L'interprétation. o Du malaise… o Création, Invention. o Utopies. o Histoire, Histoires. o Rêver, peut-être.

[2002 à 2006] – (10 € l'unité) : o Voyages, déplacements. o De l'Amour. o Singularité et Société. o Origines et Transmission. o La fabrique du Corps.

[2007 à 2009] – (18 € l'unité) : o Eloge du risque. o Dire le plaisir de la langue. o Détour et répétition.

-
Total : … € (Montant à régler par chèque libellé à l'Association psypropos)
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Comité d'organisation :

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Marie-Christine Barat-Hiebel, Elisabeth Batier, Serge Bruckmann, Elisabeth Demessine, Benoit Drunat, Frederic Godard, Eric Labussière, Michel Lecarpentier, Sylvie Misek, Monique Moussier, Patrice Ridoux, Valérie Viginier.

Comité de parrainage :

-
Roger Gentis, Paule Cabrol, Jean-Paul Liauzu, Catherine Martin-Zay, Jean Oury, Jean-Pierre Sueur, Horrace Torrubia.

L'association Psypropos a également le soutien :

- De la ville de Blois, de la ville d'Orléans, du CHD Georges Daumezon (à Fleury-les-aubrais), ainsi que des librairies Labbé (à Blois) et Les Temps Modernes (à Orléans).


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