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Alors, précédant l’orage, vient la lourde colère.
Ce qui suit tombe en carreaux d’arbalètes au mitan des cœurs éplorés.
*
Un fragment de vie s’arrête au carrefour des soupirs.
Des moineaux d’infortunes pleurent sur la ligne à haute tension.
En bas, les œufs brisés jonchent les trottoirs indifférents.
Entre deux pluies, monte la doux parfum de terre rassasiée.
Une onde de satisfaction s’évade des corolles grandes ouvertes.
Les lavandes ont fini leur parcours.
Le vent muet essaime leurs grains desséchés.
*
L’été se termine en vaines attentes de fraîcheur.
Tu aspire au repos.
Jamais il ne se présente.
Il te faut œuvrer, sans relâche.
Suivre ton chemin jusqu’à épuisement complet des batteries.
*
L’enfant vient te voir.
Il écarte avec précaution le vantail.
Il entre sur la pointe des pieds.
Il chuchote quelques mots tendres.
Il te prend entre ses petits bras d’attention.
*
Si tendres yeux qui s'ouvrent puis se cachent.
On se connaît si peu, enfant qui me succède…
Puis ton rire, comme un soleil offert…
*
Tu agites encore un peu les épouvantails du crépuscule.
Juste le temps de faire reculer les monstres qui t’obsèdent.
C’est ta manière de conjurer les cauchemars du temps.
Sous les étoiles attentives, tu te blottis entre deux bras d’insouciance.
Tu fais l’amour jusqu’à en perdre le souffle.
Ta peau s’accorde au chant des profondeurs.
Pause que tu t’accordes au front du refus qui s’étend.
*
Nuit, nuit qu'agite le grand vent des rêves
Et des douceurs invisibles aux yeux ouverts
Nuit, nuit, perdue en songes sitôt évadés
Nuit sans repos sous la vigilante ardeur
D'étoiles vibrantes d'appels secrets
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“Elle met le pied nu dans la morsure de l'aube”
Laurent Albarracin
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Manosque, 20 août 2010
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