C’est l’automne

La lecture du calendrier est cruelle, aujourd’hui c’est l’automne. Comme si je ne le savais déjà, mon agenda ainsi que ces dames et messieurs de la météo à la télé ou la radio vont me le rappeler toute la journée. Car c’est à moi seul que s’adresse cette information, ce fait indiscutable. Pour vous lecteurs le détail est insignifiant, presque hors propos vu qu’il fait plutôt beau et chaud cette semaine, l’annonce n’est qu’anecdotique pour vous la majorité, été ou automne qu’importe cette transition de saison, mais à moi elle parle directement.

Des signes anciens voire très vieux m’avaient alerté sans que j’y attache grande importance. Mes cheveux me quittaient comme lassés de ma compagnie alors que les plus fidèles pâlissaient à vue d’œil, mon bouc né blanc dès sa première pousse aura lui au moins l’honnêteté de ne pas me trahir plus encore dans l’avenir. Seules traces tangibles d’un changement climatique, avertissements sans frais, mais preuves que le grand beau temps est dans le rétroviseur. Toutes les saisons ont leurs charmes mais leurs inconvénients aussi, les chaleurs de l’été me fatiguent à la longue et mon esprit casanier s’accommode parfaitement des jours qui rétrécissent et des températures qui flanchent.   

J’ai arrêté de travailler depuis de longues semaines maintenant, de plein pied dans une préretraite dont le costume me va à ravir comme taillé sur mesures, à croire que nous étions faits l’un pour l’autre, ce dont j’étais intimement persuadé. J’entre en automne comme on entre en religion, avec amour et appréhension, mais attention la messe n’est pas encore dite ! Il reste encore l’été indien.