Auditorium ; un chantier toujours très bruyant

Publié le 22 septembre 2010 par Bordeaux7
Le chantier du futur auditorium du Cours Clémenceau a déjà fait couler beaucoup d’encre, et ce n’est pas fini. L’ouvrage, dont la date de livraison initiale avait été fixée en juin 2008, a déjà été retardé par de multiples soucis, comme des fouilles archéologiques ou un conflit entre le constructeur et le responsable du gros oeuvre. Aujourd’hui, la fin des travaux est repoussée à mars 2012, et les entreprises concernées font tout pour ne pas accumuler plus de retard. C’est du moins ce que pense Richard Jouvin, président de la copropriété du 14 rue du Palais Gallien. Alors que sa copropriété a déjà débuté des actions pour faire reconnaître les préjudices dus aux travaux sur l’immeuble, comme de nombreuses fissures, Richard Jouvin est désormais remonté contre le bruit continuel qu’engendrent les travaux : «Il y avait auparavant un mur mitoyen qui nous protégeait des nuisances sonores, indique-t-il. Mais la première phase des travaux l’a endommagé, et il menaçait de s’écrouler. Sans notre accord, il a été démoli et aujourd’hui, le volume sonore du chantier est de 90 décibels dans l’appartement lorsque les fenêtres sont ouvertes.» Sur ce point, les acteurs du chantier ne sont pas à la faute car il n’y a aucune réglementation en matière de volume sonore sur un chantier. En revanche, sur les horaires, les règles sont claires : les ouvriers peuvent travailler de 7h à 20h tous les jours ouvrables, du lundi au samedi. «Il arrive que les travaux se poursuivent jusqu’à 22h, comme cela s’est produit la semaine dernière», peste celui dont les fenêtres donnent directement sur le chantier.
Déçu par le maire
Père de deux enfants de 4 et 7 ans et mari d’une femme enceinte de 7 mois, Richard Jouvin ainsi que les autres copropriétaires de l’immeuble sont à bout. «Il m’est arrivé d’appeler la police lorsque les ouvriers poursuivaient après 20h, mais le commissariat m’a répondu que l’entreprise les avait prévenus... C’est inadmissible, c’est comme si j’appelais la police pour dire que j’allais faire la fête chez moi jusqu’à 2h du matin et qu’on me laissait faire !» Didier Sécardin, qui s’occupe du dossier pour le service hygiène et santé de la ville de Bordeaux, admet que la réponse de la police n’a pas été satisfaisante. Mais assure aussi que la mairie garde un oeil sur le chantier : «Le maître d’oeuvre a demandé une dérogation permanente pour dépasser les horaires autorisés, mais nous avons refusé.» Force est de constater que les entreprises se sont tout de même permis quelques écarts. «J’ai écrit notamment au préfet et à la mairie de Bordeaux pour les alerter sur notre situation, souffle Richard Jouvin. Si les choses n’évoluent pas, nous sommes prêts à saisir la justice.» La mairie a bien reçu le courrier du riverain, et souhaite calmer le jeu : «Nous avons demandé à nos services une surveillance accrue du chantier, et s’il y a des dépassements d’horaires, les entreprises seront verbalisées et pénalisées, annonce l’adjoint au maire Jean-Louis David. De plus, les responsables du chantier ont été convoqués et seront reçus la semaine prochaine à la mairie.» En attendant, Richard Jouvin se désole du peu d’attention de la ville jusqu’à maintenant. «J’en veux au maire car depuis le début du chantier, qui dure depuis des années, jamais Alain Juppé n’est passé nous voir pour constater les problèmes que les travaux entraînent. Si les élus ne s’occupent pas de nous, qui va le faire ?» Un appel entendu par Jean-Louis David : «Je suis déjà venu sur le chantier et je suis prêt à chausser à nouveau les bottes pour m’y rendre avec Monsieur Jouvin, quand il le souhaitera.»
Sébastien Hervier
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