Le couperet de l’Autorité de la concurrence vient de tomber sur 11 banques françaises qui devront payer 384,9 millions d’amende pour «pour avoir facturé indûment le traitement des chèques de 2002 à 2007 au détriment de leurs clients» lis-je sur le Parisien (20 septembre 2010) et force autres titres.
La raison en est très simple : à partir de 2002, le traitement des chèques qui s’opérait manuellement a été automatisé, ce qui entraînait forcément une économie substantielle sur les frais de traitement. En revanche, les chèques étant traités plus rapidement, les banques y perdaient car les sommes en jeu étaient placées moins longtemps… «Leurs revenus dimi-nuaient… légèrement». Horribilis ! pour les «banksters» habituées à faire argent de tout.
Qu’à cela ne tienne, elles ont trouvé rapidement un autre moyen de plumer leurs clients : «les onze banques sanctionnées ont alors toutes appliqué des frais d’un montant de 4,3 centimes d’euros par chèque traité».
De ce fait, elles ont enfreint la loi d’au moins deux façons. D’une part, il y a eu manifestement «entente» entre les 11 banques comme en témoigne ce tarif uniforme, d’autre part, elles ont contrevenu – subrepticement - à la loi interdisant que les chèques soient payants.
Je lis que «La somme qui n’était pas prélevée directement sur le compte des clients, était présentée sous la forme d’une commission interbancaire». Il semble toutefois certain qu’elle nous ait été facturée d’une manière ou d’une autre. Selon ce que j’ai entendu, une enquête analogue serait en cours pour les cartes bancaires…
Une amende, c’est bien joli. Mais d’une part, quid des clients qui ont payé ces commissions illégales à l’insu de leur plein gré ? Les sommes que nous avons perdues ne nous seront jamais restituées. Et d’autre part, nous pouvons faire confiance aux banksters pour récupérer ces amendes faramineuses d’une manière ou d’une autre sur leurs clients. Elles ne manquent jamais d’astuces pour nous plumer ! J’attends le jour où une enquête du même type sera menée quant aux sommes pompées quand les comptes des clients sont dans le rouge : une vraie mine d’or !
Pour information, la liste des banques concernées : le Crédit agricole, Société générale, BNP Paribas, le Crédit mutuel, le Crédit industriel et commercial, le Crédit du Nord (groupe Société générale), LCL (groupe Crédit agricole), la Banque postale, BPCE, HSBC et la Banque de France.