Le Parlement grec a adopté mercredi une loi ouvrant le transport routier à la concurrence, malgré les protestations de centaines de patrons-routiers qui ont bloqué les deux principales autoroutes du pays, avant de lever leur mouvement en fin de journée.
Le texte prévoit de réduire drastiquement les prix des licences d’exploitation en délivrant, pour la première fois depuis quarante ans, de nouvelles licences à des prix réduits alors que les 34.000 plaques existantes se négocient jusqu’à 300.000 euros l’unité, selon les protestataires.
En grève depuis le 13 septembre, 2.000 patrons routiers ont défilé mardi dans le centre d’Athènes. Certains d’entre eux ont campé toute la nuit devant le Parlement où le projet de loi était débattu, entraînant la fermeture du centre-ville à la circulation.
Dans une ultime tentative d’accentuer le bras de fer avec le gouvernement, mercredi-matin, ils ont bloqué les autoroutes près d’Athènes reliant la capitale avec le Nord et le Sud du pays, ainsi que celle de Salonique, deuxième ville située dans le Nord.
Mais les centaines de poids lourds qui bloquaient les deux principales autoroutes du pays ont finalement levé leur mouvement, a-t-on appris de source policière dans la soirée.
Une assemblée générale de leur syndicat est prévu pour mercredi soir afin de décider sur la poursuite ou non de leur mouvement, selon leur syndicat (Ofae).
Selon le gouvernement, cette réforme déjà adoptée dans les pays de l’Union européenne (UE) depuis plusieurs années, doit aider à développer l’activité économique et lutter contre la récession qui frappe le pays.
Réquisitionnés officiellement depuis juillet, lors d’une grève de plusieurs jours observée par leur syndicat (Ofae), qui avait fortement perturbé le tourisme et le commerce, et afin d’éviter les arrestations, les patrons-routiers avaient cette fois prévu l’approvisionnement du marché par des sociétés privées.
Nénanmoins, une certaine pénurie de denrées et de médicaments est déjà perceptible dans le Nord et sur les îles, a indiqué à la presse Georges Kassimatis, président de l’Union des commerçants grecs.
« Nous avons des difficultés à ravitailler certaines régions rurales en Grèce et sur les îles tandis que des milliers de conteneurs sont bloqués aux ports du pays, les industries manufacturières n’ont pas de matières premières et les exportations sont gelées », a indiqué M. Kassimatis.
Les patrons-routiers réclament un délai de cinq ans pour l’application de la réforme mais le gouvernement –contraint d’adopter cette réforme inscrite dans la série de mesures d’austérité dictées par l’UE et le Fonds monétaire international (FMI) à la Grèce– disposait de très peu de marge de manoeuvre.