Deer Tick • Caitlin Rose à la Rotonde du Botanique, Bruxelles, le 20 septembre 2010

Publié le 20 septembre 2010 par Concerts-Review

Une  Rotonde remplie au 2/3 pour ce double bill envoyé par Barack.
20h25  Caitlin Rose

Une rose fraîchement éclose, née il y quelques 23 ans du côté du Tennessee.
Un EP 'Dead Flowers', un full CD 'Own Side Now'.
Aux States, la mignonne et délurée Caitlin tourne avec band, ce soir, armée d'une acoustique, elle affronte Bruxelles en solo.
Du country traditionnel habillé d'un costume moderne, le chant de la Rose répond idéalement aux canons de Nashville, son jeu de guitare simple ne servant qu'à décorer un songwriting subtil.
Sa présence scénique mêle timidité, espièglerie, bonne humeur et auto-dérision.
Bruxelles a adoré, même les côtés imparfaits.
'Learning to ride', de l'indie/ alt.country chanté d'une voix vulnérable et attachante.
'Own Side' une ballade teintée de sorrowful crooning, sa relation a foiré.
La superbe comptine 'Docket' aux lyrics à double sens . Un petit côté Moldy Peaches, Kimya Dawson :...

I got a nice guy and he's got no class l like his blue eyes, call him trailer trash But he's got a docket in his pocket

That says all he's ever wanted is to be free ...
Des vues personnelles sur le mariage: 'Shotgun Wedding': lucidité et sarcasmes, la petite ne prend pas de gants.
'Spare Me' (Fetzer's Blues). Imagine la voix de Patsy Cline et l'acuité intellectuelle de Laura Veirs, combinées à un physique de gamine effrontée et tu verras une image de Caitlin Rose.
'New York City'. Au dragueur, la Tennessee girl répond: écoute Johnny, I ain't going home with you, tu te mets le doigt dans l'oeil et ton membre où tu veux...
Un petit coup de Bourbon et on continue, une cover de Dillard & Clark : 'She darked the sun'. Une complainte avec typique country twang.
'Shangai Cigarettes' : 'Caution: Cigarette smoking can be hasardous to your health', faut bien mourir de quelque chose, se dit-elle, sa devise: ...trying to quit will make you wish you didn't start...

A sad romantic song, le fragile 'Sinful wishing well', suivi d 'un nouveau country exprimant sa méfiance...I don't trust anybody so why should I trust you...
Mon titre préféré de Randy Newman, Bruxelles: 'Marie' , quelques hésitations et un grand sourire: j'ai merdé..
La dernière, tirée de son EP: 'T-Shirt' , une lovesong touchante.
40' de ravissement et de fraîcheur.
Deer Tick
De l'indie/americana/country rock originaire de Providence (Rhode Island).
Trois plaques, la dernière datant de 2010 ' The Black Dirt Sessions' .
Le band est mené par John McCauley: lead singer/ guitar et comprend Dennis Ryan aux drums, Chris Ryan à la basse, Ian O'Neil (de Titus Andronicus) second lead-guitarist & vocals et Rob B Crowell aux keyboards et saxophone.
Avec Deer Tick, pas de cinéma, pas de prétention, ni de gimmicks electro ou autres, la devise, c'est droit au but .
Si ton truc c'est Neil Young avec les Crazy Horses, les Del Fuegos, les Green on Red, Tom Petty, Horse Feathers, My Morning Jacket.... tu apprécieras Deer Tick.
'Choir of Angels' du country rock mélodieux et original, avec l'apport des claviers.
Intense et passionné.
'Baltimore blues n°1' sur leur premier cd, une basse lourde pour ce jammy bluesy rock.
Une ballade/ country waltz aux accents Nashville et écrite par Ian: 'Hope is big'.
On vire Chuck Berry avec le nerveux 'Something to brag about' .
Une juteuse intro aux claviers pour le dylanien 'Ashamed' , un sax plaintif pendant que McCauley relaye Mr Crowell aux keyboards.
Superbe titre.
'Twenty Miles' impeccable laidback garage country rock .
Deer Tick se fout de son image, se fout des clichés, pas de 'How are you, Brussels', pas de ' This is a marvelous venue' , mais un roadhouse rock attachant et énergique.

' Bury Deep' encore un rock aux épices The Band.
'Smith Hill' dominé par les claviers et la voix éraillée du frontman.
Deer Tick hausse le ton : 'When she comes home' , quelques envolées dignes de Benmont Tench à l'organ, tout ce track sonnant Tom Petty.
Le drummer continue sur sa lancée ' Mange' , long titre psychédélique rappelant le' Sympathy for the Devil' des Stones. Guitares furieuses et hypnotiques, drumming impétueux pour une finale théâtrale.
Un des highlights du set.
45', un peu court, non?

Double rappel
'Cheap Sunglasses' de Z Z Top, avec un sax Colosseum, pour nous rappeler au bon souvenir de Dick Heckstall- Smith.
Eh, Dennis, reviens, on leur balance:
' These old shoes' , un sale petit rock saccadé avec break funky.
Que des sourires en quittant la Rotonde.