Magazine Culture

Exposition : Rubens, Poussin et les peintres du XVIIe siècle.

Par Richard Le Menn

RubensPoussin300 Nicolas Poussin est un de mes peintres préférés. Son oeuvre témoigne d'une connaissance approfondie de la mesure et de l'harmonie. rubens le bain de diane300clair L'exposition intitulée Nicolas Poussin (1594-1665) qui a eu lieu dans les galeries nationales du Grand Palais à Paris du 1er octobre 1994 au 2 janvier 1995 fut pour moi une véritable révélation. Celle-ci réunissait les principaux tableaux et les plus beaux dessins de l'artiste. J'ai découvert un art véritablement humaniste, possédant la connaissance de l'être et de la sagesse qui le fait vivre dans son environnement social, s'inscrivant dans une profonde tendresse au delà des passions : une paix qui est aussi savoir. Formes, couleurs, sujets, drapés, thèmes, gestes, dispositions … tout concourt dans cette peinture à désigner l'harmonie, à dévoiler le nombre, sa structure, sans pour autant que l'on puisse la saisir totalement, tel un bain pour l'oeil dans un océan de plaisir paisible, comme la vie elle-même qui à chaque moment semble nous 'dire', sans que l'on puisse l'appréhender totalement bien que nous y baignant entièrement. Au XVIIe siècle, cette peinture sert d'exemple et de référence au classicisme français naissant, style qui dans tous les arts insuffle un vent d'excellence.
L'exposition intitulée Rubens, Poussin et les peintres du XVIIe siècle, qui a lieu du 24 septembre 2010 au 24 janv. 2011 au Musée Jacquemart-André (voir informations pratiques en fin d'article), dessine cette évolution de la peinture en France. Ce siècle est d'abord influencé par l'exemple baroque flamand dont Peter Paul Rubens (1577-1640) est la figure de proue. Souhaitant affirmer sa primauté dans tous les domaines, la France cherche alors un artiste phare en peinture. Elle le trouve en Nicolas Poussin, français exilé en Italie, baigné dans l'antique romanité et entouré de ses amis humanistes. Bien que ce peintre fuit Paris et la France, celle-ci reconnaît en son oeuvre tout ce dont elle a besoin. poussin coriolan vaincu par sa femme300 L'exposition du  Musée Jacquemart-André cherche à dessiner cette évolution de la peinture du XVIIe siècle qui en son début est marquée par le courant flamand. Elle commence par mettre en parallèle des peintures de grands artistes présents sur la scène artistique française tels Rubens, Pourbus, van Thulden... et celles d'artistes français tels les frères Le Nain ou Lubin Baugin influencés par cette école baroque flamande. Sont ensuite exposés des tableaux à l'origine de la peinture classique française du XVIIe avec son inspirateur Nicolas Poussin et ses suiveurs : Laurent de La Hyre, Eustache Le Sueur ou Charles Le Brun qui développent de nouveaux modèles picturaux adoptés ensuite par des artistes flamands tels que Bertholet Flémal ou Gérard de Lairesse ... L'exposition évoque ces relations croisées entre ces deux grands mouvements artistiques du XVIIe siècle en rassemblant une soixantaine de tableaux issus de grandes collections privées et de collections publiques européennes (Musées des Beaux-arts de Lille, Nantes, Rennes, Oxford, Liège...).
Photographie 1 : Le Bain de Diane de Pierre-Paul Rubens (1577-1640). 1635-1640, huile sur toile, 152,5 x 120 cm. Museum Boijmans van Beuningen, Rotterdam. © Loan Netherlands Institute for Cultural Heritage (ICN), Rijswijk/Amsterdam, on loan to Museum Boijmans Van lafetedevenus Beuningen, Rotterdam. Diane (Artémis en grec) est une déesse antique. Il est préférable de la voir prendre son bain en peinture qu'en vrai : elle change en cerf Actéon, un chasseur qui la surprend dans cette situation, et lance après lui ses chiens qui le dévorent.
Photographie 2 : Coriolan de Nicolas Poussin (1594-1665). Vers 1653, huile sur toile, 112 x 199 cm. Musée municipal Nicolas Poussin, Les Andelys. © RMN / Christian Jean – Photo de presse. Coriolon (Caius Marcius Coriolanus) est un héros romain du Ve siècle avant J.-C. La peinture représente celui-ci face à sa mère et sa femme qui le supplient de se retirer de Rome qu'il vient de conquérir après son exil ; ce qu'il fait. C'est une allégorie de la force. Ici le vainqueur de Rome bat en retraite devant deux proches n'ayant pour arme que l'amour familial.
Photographie 3 : La Fête de Vénus de Gérard de Lairesse (1640-1711). Vers 1667-1670 , huile sur toile, 143 x 191,5 cm , Collection Albert Vandervelden, Liège , © Hugo Maertens .
Exposition Rubens, Poussin et les peintres du XVIIe siècle, du 24 sept. 2010 au 24 janv. 2011 au Musée Jacquemart-André, 158 boulevard Haussmann, 75008 Paris (tél. : 01 45 62 11 59). Ce musée est ouvert tous les jours de 10h à 18h. Nocturne tous les lundis jusqu’à 21h30. Tarif plein :10 €, tarif réduit : 8,5 € (étudiants, enfants de 7 à 17 ans, demandeurs d'emploi).


Retour à La Une de Logo Paperblog

A propos de l’auteur


Richard Le Menn 304 partages Voir son profil
Voir son blog

l'auteur n'a pas encore renseigné son compte l'auteur n'a pas encore renseigné son compte

Magazines