Bon, là-dessus, je ne serais sans doute pas aussi enthousiaste que ma collègue Disso de "Derrière la fenêtre", encore que. Zola Jesus - mélanger Gianfranco Zola et Jésus, quelle idée saugrenue ? - ou plutôt Nika Danilova vient de sortir son premier véritable album et c'est une bonne partie de la blogosphère musicale (ici, là, ou encore là) qui semble tomber en pâmoison devant ce drôle d'ovni. A l'image de Fever Ray l'année dernière, "Stridulum II" (pourquoi "II" d'ailleurs ? Et bien parce que le "I" correspondait à un EP quasi identique au LP mais avec quelques titres en moins) nous fait revivre le spectre de Siouxsie and The Banshees et de la cold wave version grande prêtresse. Ce revival est encore assez nouveau et reste donc original, même si le phénomène risque de prendre rapidement de l'ampleur. En plus, quand on tombe la tête la première dans l'univers gothique, on n'est jamais très loin de se vautrer dans le ridicule. Une fois de plus, l'attirail de circonstance est présent : tenue, maquillage, voix grandiloquente et très appuyée avec les petites batteries synthétiques cheap de rigueur. Bref, on peut aisément passer son chemin, sourire un bon coup et décider que tout cela ressemble à une petite plaisanterie. Reste que pour ma part, j'y suis revenu. Alors, oui, peut-être parce que ce n'est pas simple de trouver un bon disque chaque semaine pour alimenter cette rubrique, mais il n'y a pas que ça, parce que ce truc-là a un côté tout simplement addictif. En effet, il y a ici quelques titres envoûtants : "Night", "I Can't Stand" ou "Sea Talk" et les mélodies se font aussi plus évidentes que chez Fever Ray. Et puis, il y a le parrainage d'un certain Jamie Stewart, alias Xiu Xiu et c'est souvent synonyme de qualité... et de choses un peu barrées aussi ;) Pour l'originalité et pour la démarche donc, plus que pour tout le barnum grand-guignol qui va avec, car c'est typiquement le genre de chose un peu "casse-gueule", dont la beauté ne tient qu'à un fil. Clip de "Night" :