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Les morts-vivants préfèrent les pommes de terre...

Publié le 11 septembre 2010 par Oli

...au même titre qu'une partie de la population de Guernesey, où un cercle littéraire pour le moins attachant voit le jour dans un livre qui m'a communiqué l'envie de renier mon prénom pour celui d'Elizabeth.

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Présentation :

J'ai nommé, le délicieux roman épistolaire au titre-à-rallonge-à-peine-compliqué-à-retenir qu'est Le Cercle Littéraire des Amateurs d'Epluchures de Patates ...ou le fléau des libraires qui ont probablement dû deviner que certains clients faisaient allusion à cette oeuvre en évoquant vaguement un tubercule comestible.

Les pauvres ont d'autant plus dû souffrir que ce roman a rencontré un franc succès... grâce à l'indéniable qualité de son contenu, il va sans dire, mais aussi car Mary Ann Shaffer, l'auteure américaine que lesdits libraires devraient remercier (au même titre que sa nièce, Annie Barrows, avec laquelle elle a collaboré) pour avoir vécu de longs moments de perplexité face aux demandes non indentifiées du tout venant, a trouvé la mort juste avant que le livre soit publié en 2008, de l'autre coté de l'Atlantique. Une bien funeste publicité qui a malgré tout eu son petit effet car a permis au Cercle Littéraire des Amateurs d'Epluchures de Patates (...que nous appellerons désormais LCLAEP au nom de mon manque de patience) de gagner en popularité.

Personnellement, j'ai simplement été comme envoûtée par l'absurdité véhiculée par le titre comme pourrait l'être un insecte face à une source de lumière... ou Icare vis à vis de l'immensité du ciel, pour faire dans l'analogie plus élaborée.

Cet envoûtement a perduré trois jours, le temps que j'achève ma lecture en éprouvant un désir irrépressible de quitter ma France natale pour l'Angleterre. Cela dit, il faudrait que je me procure une machine à remonter le temps (...ou une DeLorean DMC-12 bidouillée par un savant excentrique) afin de revenir en 1946 pour réunir toutes les conditions propres au texte.

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Résumé :

C'est sur ce fond d'après guerre que le récit prend place, avec la presence de Juliet Ashton, une auteure pétillante résidant à Londres dont les correspondances n'ont plus de secret pour le lecteur, au fil des pages.

On rencontre assez rapidement les différentes personnes qui constituent son entourage de base : de l'amie d'enfance dévouée au prétendant entreprenant, en passant par l'éditeur bienveillant lui prodiguant des conseils type : "Tu ferais peut-être mieux de t'abstenir de jeter l'un des exemplaires de ton dernier roman sur le public lors d'une séance de lecture, à l'avenir..."

Néanmoins, le cercle d'amis de la demoiselle va se voir grandement élargit suite à la réception d'une lettre de la part d'un inconnu qui mentionnera le cercle littéraire dont il est membre avec d'autres habitants de Guernesey, l'ile Anglo Normande évoquée plus haut.

Elle va, alors, se piquer d'intérêt pour cette charmante communauté constellée de multiples personnalités et qui va susciter sa fascination au point qu'elle souhaite leur dédier un article.

S'en suivra alors une quantité massive d'anecdotes amusantes, comme celle relatant l'origine de ce cercle littéraire qui s'avère être le fruit d'un pur hasard, ou larmoyantes à cause des changements survenus sur l'île (ci-dessous) suite à l'occupation allemande.

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Mon avis :

J'ai très rarement éprouvé un tel enthousiasme lors d'une lecture. En dépit des passages bouleversants nous plongeant dans le quotidien d'individus sujets à une peur constante face à la guerre, l'humour à l'anglaise empreint d'ironie et de sarcasme nous procure une impression d'euphorie dès qu'il est de mise.

C'est un véritable hommage à la littérature dont les adorateurs se plairont à relever une grande quantité de références, puisque des tas d'auteurs y sont mentionnés : Charles Lamb, Jane Austen, Oscar Wilde, Emily Bronte, etc...

Certains d'entre eux m'étaient inconnus (là, je pense à vous, Mr. Lamb) mais j'aspire désormais à découvrir certaines de leurs oeuvres tant les personnages du CLAEP dressent des portraits passionnants de ces artistes (d'autres les démontent, certes... mais je pense que les éloges l'emportent). Des artistes érigés au rang de héros grâce à leurs ouvrages salvateurs ayant permis aux membres de ce chaleureux cercle d'appréhender l'occupation allemande de la façon la moins insupportable qui soit.

Bref, un gros coup de coeur estival avec lequel j'ai bien bassiné mon entourage en évoquant sans discontinuer mes désirs de me promener le long de la Tamise, dans une robe flottant au vent. En somme  j'aspirais à devenir un gros cliché ambulant inspirant la lapidation chez les plus cyniques.

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Extrait :

"J'adore faire les librairies et rencontrer les libraires. C'est vraiment une espèce à part. Aucun être doué de raison ne deviendrait vendeur en librairie pour l'argent, et aucun commerçant doué de raison ne voudrait en posséder une, la marge de profit est trop faible. Il ne reste donc plus que l'amour des lecteurs et de la lecture pour les y pousser. Et l'idée d'avoir la primeur des nouveaux livres."

"Qu'est-ce que tu as bien pu raconter à Isola? Elle s'est arrêtée ici sur le chemin du manoir, où elle allait chercher Orgueil et préjugés, et m'a grondée de ne lui avoir pas parlé d'Elizabeth Bennet et de Mr. Darcy. Pourquoi ne lui avait-on pas dit qu'il existait des histoires d'amour sans hommes déséquilibrés, sans angoisse, sans mort et sans cimetières! Que lui avions-nous caché d'autres?"

Bonus :

Rien de tel que de déguster des petits biscuits sablés accompagnés d'un thé en écoutant des musiques semblables à celles de la BO d'Orgueil et Préjugés par Joe Wright (je verse parfois dans l'anachronisme...) pour décupler l'immersion lors de la lecture.

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Parce que j'aime faire dans la combinaison de sujets improbable lorsque je rédige un article, je me permets de faire une petite allusion au savoureux comic Walking Dead de Robert Kirkman et ce aussi bien pour justifier le choix de mon titre que pour rappeler qu'Un Monde Parfait, le 12e tome de cette génialissime oeuvre du 9e art sera disponible sur les rayonnages des librairies dès aujourd'hui, le 22/09/2010, et que vous feriez mieux de vous ruer comme de gros bourrins en manque de sadisme pour savoir ce qu'il adviendra de Rick et des autres survivants de cette macabre invasion.

En attendant d'avoir le dernier volume en date entre les mains, un aperçu des pages qu'il renferme fait office d'amuse-gueule sur le site Bdgest.

Vous remplissez pas trop la panse avec l'apéritif...


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